Un culte démoniaque, une course gloutonne et un hommage à “Zelda” : c’est notre sélection vidéoludique de la semaine.
Cult of the Lamb nous confie la gestion d’une secte, alors que Kirby’s Dream Buffet surfe sur le succès de Fall Guys et que Blossom Tales II invoque l’esprit de Link’s Awakening.
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Cult of the Lamb
Le jeu vidéo comme religion. L’analogie sur laquelle repose Cult of the Lamb est convaincante : dans les deux cas, tout n’est-il pas affaire de rituels, de croyance, de gratifications et d’engagement ? Nous plaçant à la tête d’une secte à faire prospérer (en recrutant et manipulant des adeptes, en développant un camp de base…), le jeu de Massive Monster se révèle doublement dans l’air du temps en évoquant aussi bien Animal Crossing (dont il est comme un double maléfique) que les rogue-likes type Hades, dont il reprend la logique de “sorties” successives dans des salles générées de manière procédurale. Ne manquant ni de finesse (dans l’imbrication de ses mécanismes) ni d’humour, Cult of the Lamb pourrait paraître un peu trop malin s’il n’avait pas quelque chose en plus : une forme de brutalité dans l’action, de colère qui donne le sentiment de s’adonner à un jeu habité. Un jeu qui a une âme, quand bien même elle serait damnée.
Sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Mac et Windows, Massive Monster/Devolver Digital, environ 25 €
Kirby’s Dream Buffet
Entre deux aventures à part entière (et peu après la dernière), Kirby confirme son statut de créature à tout faire pour Nintendo, a fortiori quand il est question de pulsions. Émule frénétique du best-seller Fall Guys (avec un peu de Smash Bros), Kirby’s Dream Buffet se présente comme un jeu de courses et de bagarres farfelues où le but est de manger plus que l’adversaire avec le sentiment d’injustice quand on se fait doubler in extremis comme carburant majeur (parce qu’on fera forcément mieux la prochaine fois). Idéalement accessible et entraînant, ce jeu de série B vaut aussi pour son passage de l’idée que le transformiste Kirby est (ou peut devenir) tout le monde, à celle que nous sommes toutes et tous Kirby (qui se démultiplie). À dire vrai, on s’en doutait.
Sur Switch, HAL Laboratory/Nintendo, environ 15 €
Blossom Tales II: The Minotaur Prince
Comment fait-on quand on arrive après et qu’on ne se sent ni la vocation ni l’envie de réinventer une roue qui roule si bien ? S’inspirant très directement des Zelda 2D et plus particulièrement du diptyque A Link to the Past / Link’s Awakening, le mini-studio américain Castle Pixel choisit l’option du conte et de l’élan enfantin. Dans Blossom Tales II, c’est un grand-père qui raconte l’histoire et ses petits-enfants qui s’y projettent – le garçon en captif, la fille en aventurière –, sans jamais dévier de la ligne, du canon. Pour les développeurs, c’est à peu près la même chose : leur travail-hommage relève de la reprise amoureuse, pour le plaisir. C’est du jeu vidéo-karaoké, ton sur ton, mais entraînant. On pourrait trouver l’exercice oiseux. On préfère chanter avec eux.
Sur Switch, Linux et Windows, Castle Pixel/Playtonic Friends, environ 12,50 €
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