La plateforme de podcasts érotiques qui fait la part belle au consentement, à la diversité des genres comme à celle des orientations sexuelles.
Les différentes périodes de confinement auxquelles nous avons été confronté·es ont, on le sait, produit d’importants bouleversements dans nos modes de vie. L’un d’eux, bien que notable, est pourtant peu connu : l’écoute du “porno audio”, qui s’est développée de manière exponentielle.
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Avoir du temps pour soi et l’espace mental nécessaire pour s’essayer à de nouvelles expériences a peut-être contribué à cette augmentation de l’audience. Mais l’explication de cet engouement est certainement à chercher ailleurs, notamment dans la lassitude que beaucoup ressentent face aux images vues et revues du porno mainstream qui charrie inlassablement les mêmes clichés.
Prenant le contre-pied de cette industrie pornographique “version Pornhub”, les podcasts érotiques se sont progressivement imposés sur la toile, telle la plateforme d’écoute en ligne Voxxx. Cofondée en 2018 par la réalisatrice féministe Olympe de G., la performeuse érotique Lélé O et deux de leurs acolytes, elle se présente comme un support d’“invitations au plaisir pour clitos audiophiles” et propose plus de 150 épisodes imaginés sous forme de séances de masturbation guidée.
Un moment d’exploration et de découverte
Un casque audio sur les oreilles, chaque auditeur·trice est ainsi invité·e à se laisser guider par la voix de celui ou celle qui, invariablement, s’adresse directement à lui·elle pour revivre, ensemble, une nuit d’amour dans la forêt, un plan à plusieurs, une séance de shibari ou de masturbation mutuelle dans un avion.
La plateforme prend ces enjeux sociétaux à bras-le-corps et leur offre une place de choix
Plus encore que la diversité des scénarios et la richesse de l’imaginaire érotique qu’ils permettent de convoquer, un point est frappant à l’écoute de Voxxx : son exigence éthique. À une époque où le consentement est au cœur des débats et où l’intime est appréhendé comme politique, la plateforme prend ces enjeux sociétaux à bras-le-corps et leur offre une place de choix. Ainsi, quand dans Retrouver le corps Lélé O apprend à se redécouvrir et à “se faire du bien” après un avortement qui lui a laissé le corps un peu “cassé, traumatisé”, ou quand Diane crie haut et fort qu’un vagin, ce n’est “pas un trou”, mais un vecteur de plaisir à part entière, dans son Manifeste du vagin.
Quels que soient les épisodes, de ceux provoquant une excitation brute à certains plus méditatifs, tous sont pensés comme un moment d’exploration et de découverte qui permet certes de se toucher et, peut-être, de jouir, mais aussi et surtout de se reconnecter à soi-même. Un moment privilégié que l’on ne pourrait que vous conseiller d’embrasser.
Voxxx, un projet imaginé par Olympe de G., Lélé O, Antoine Bertin et Karl Kunt.
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