Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en région
« Medusa. Bijoux et tabous »
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Comment cesser de penser de manière binaire et faire tomber les derniers remparts entre la haute – culture, couture – et la pop, entre l’art et l’artisanat, le sacré et le trivial ? Peut-être bien en présentant côté à côte un collier en bonbons et un bracelet Chanel, une installation contemporaine et un artefact archéologique. Brassant les références et les époques, la curatrice Anne Dressen livre au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris une exposition qui part du bijou pour dériver vers une ambitieuse exploration de l’histoire humaine vue par le prisme de la constante anthropologique qu’ont les hommes à vouloir modifier leurs corps : se parer, l’augmenter, le modifier. Réunissant plus de 400 bijoux, œuvres, objets – la distinction importe peu ici -, l’exposition brasse artistes, designers, bijoutiers, pièces anonymes anciennes et non-occidentales, tout en rythmant le parcours par une vingtaine d’installations d’artistes contemporains, comme Mike Kelley, Jean-Marie Appriou, David Douard ou encore Liz Craft. Plus immersives, celles-ci permettent de décoller le nez des vitrines et révèlent toute la force subversive qui habite les bijoux, souvent considérés comme futiles ou comme un art mineur mais échappant en cela précisément aux tentatives classificatoires. Pourquoi « Medusa », alors ? Précisément parce comme le visage de la Méduse dans la mythologie grecque, « le bijou attire et trouble celui qui le conçoit, le regarde ou le porte »
« Medusa. Bijoux et tabous » (cur. Anne Dressen) jusqu’au 5 novembre 2017 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à Paris
« Multiple Art Days »
MAD, pour « Multiple Art Days », revient pour une troisième édition investir les murs de la maison rouge, fondation Antoine de Galbert. Si l’art est multiple, c’est qu’il s’y montre reproduit et démultiplié, depuis les fanzines et les livres d’artistes jusqu’aux multiples à tirage limité. Prints, livres, films et disques d’artistes, en passant par des objets plus inclassables à construire soi-même ou à collectionner, MAD joue la carte de la circulation opposée à la fétichisation de l’unique, et se complaît dans une interzone furtive en lisière du marché de l’art conventionnel. Sous la direction artistique de Sylvie Boulanger, directrice du centre d’art le cneai= et de Michel Woolworth, éditeur, le salon réunit un peu moins d’une centaine d’éditeurs internationaux, avec un focus cette année sur une scène particulièrement pointue en la matière : nos voisins helvètes. Ponctué également de rencontres et performances, on y retrouvera des maisons d’édition affiliées à des galeries – Marian Goodman, qui inaugurait il y a quelques mois une librairie rue du Temple à Paris ; Mfc Michèle Didier – ; des centres d’arts comme le cnai= ; des éditeurs de livres d’art – Editions B42 ; Manuella ; Spector Books – ; ou des projets plus inclassables, comme We Do Not Work Alone, dédié à l’édition, en série limitée, « d’objets usuels par des artistes ».
Multiple Art Days, les 26, 27 et 28 mai à la maison rouge, Fondation Antoine de Galbert à Paris
Le Printemps de l’Art Contemporain
Le cycle des saisons artistiques s’écrirait-il à Marseille ? Si fin août, la foire Art-O-rama est synonyme du retour de vacances, le Printemps de l’Art Contemporain, lui, marque une sorte de solstice de l’été artistique sans lequel l’entrée dans la belle saison ne serait pas complète. Du 25 mai au 11 juin, l’événement propose un parcours dans la ville par quartier (respectivement Cannebière/National/Belle de Mai ; Corniche Kennedy ; Quartiers Nord), permettant de prendre la mesure de l’effervescence de la ville, deuxième plus forte concentration d’artistes du pays. Reliant les institutions incontournables comme le FRAC, la Friche la Belle de Mai ou le Château de Servières, l’occasion permet également de pousser la porte de lieux plus confidentiels, comme les ateliers d’artistes de la ville de Marseille ou l’Atelier Ni. Alors que la ville se prépare d’ores et déjà à accueillir Manifesta 2020, l’une des principales biennales d’art contemporain, le Printemps de l’Art Contemporain constitue l’occasion idéale pour prendre le pouls de l’une des scènes les plus dynamiques du moment – et qui de plus en plus commence à se penser comme telle, comme une scène unie et soudée.
Le Printemps de l’Art Contemporain, jusqu’au 11 juin, programme détaillé sur le site de l’événement
Kelley Walker
Une chose frappait en visitant « Viva Arte Viva », l’exposition principale de 57e Biennale de Venise : de ce panorama de pratiques sociales et artisanales, la réflexion sur l’image contemporaine, ses modes de circulation et de reproduction, manquait à l’appel. Pour approfondir ces questions cruciales et les replacer dans le cours de l’histoire de l’art récente, c’est au MAMCO à Genève que l’on se rendra. Après la monographie consacrée à Wade Guyton, connu pour ses monochromes charbonneux réalisés à partir d’une imprimante Epson trafiquée, le musée met cette fois à l’honneur un autre américain : Kelley Walker, né en 1969, chez qui la tradition pop se mâtine de technologie numérique. En parallèle seront également présentées deux autres expositions, consacrées respectivement aux photographies du collectif queer culte des 80s General Idea, ainsi que le versant suisse de cette histoire, « Swiss Pop », qui s’intéressera de son côté à la fabrication industrielle et en série de l’image.
Nouveau cycle d’expositions du MAMCO : Kelley Walker, General Idea et « Swiss Pop », jusqu’au 10 septembre au MAMCO à Marseille
« Annie Leibovitz Archive Project #1: The Early Years »
Fin 2018, Arles sera l’épicentre de l’un des projets artistiques les plus pharaoniques à voir le jour sur le sol français : la Fondation LUMA. Piloté par la collectionneuse Maja Hoffman, qui s’est adjointe les services de l’architecte Frank Gehry et d’un board composé des plus grands artistes et curateurs, d’Hans Ulrich Obrist à Philippe Parreno, de Beatrix Ruf à Liam Gillick, la Fondation est déjà à l’origine de plusieurs expositions hors les murs. S’ouvrait ainsi le samedi 27 mai la rétrospective de plus de 8000 tirages de la photographe Annie Leibovitz, dont les archives viennent d’être acquises par la Fondation. Première étape d’une longue série entendant, en collaboration avec la photographe, relire et faire revivre ses archives, cette première exposition se concentre sur les années de jeunesse de l’américaine et présente les clichés des années 1960 à 1980. Musique et politique, des Beatles à Nixon en passant par les campagnes électorales et les manifestations contre la guerre du Vietnam, les séries réalisées notamment pour le magazine Rolling Stones, où elle fut photographe en chef, font éclater l’énergie d’une jeune photographe formée d’abord au reportage avant d’aller ensuite approfondir sa pratique dans la mode – un versant qui nous est sans doute plus familier aujourd’hui.
« Annie Leibovitz Archive Project #1: The Early Years », jusqu’au 24 septembre à la Fondation LUMA à Arles
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