Le somptueux album de Findlay Brown, ancienne gouape et doux illuminé au psychédélisme contagieux. Le somptueux album de Findlay Brown, ancienne gouape et doux illuminé au psychédélisme contagieux.
Avec son passé de petit dur du Yorkshire (combats de boxe avec les gitans du coin, bagarres en mob, LSD), on se serait plutôt attendu à ce que Findlay Brown tourne hooligan ou qu’il écrive une musique morveuse à la Gallagher : du rock du Nord de l’Angleterre cogneur, grande gueule et revanchard. C’était sans compter sur une prise d’acide décisive, qui lui a ouvert très grand les oreilles sur Electric Ladyland d’Hendrix. Il ne devient pas pour autant un fana du solo avec les dents et du psychédélisme miaulant mais reçoit à cet instant l’inspiration divine. Il reconsidère ses vues sur la guitare qu’il tenait jusque là comme un truc de vieux et devient un de ces obsessionnels de 1967, achetant n’importe quel disque pourvu qu’il soit millésimé de cette année.
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C’est dans le folk de cette période, et dans des amours compliqués, que Findlay Brown va tirer l’inspiration de son premier album, Separated by the sea. Un disque simple et fulgurant, où l’ex-lad dévoile sa vulnérabilité, ose l’émotion, tous ces trucs sentimentaux qui lui vaudraient de se faire caillasser par ses anciens camarades petites frappes s’ils le croisaient aujourd’hui dans la rue. Cet album sublime, écrit dans l’espoir du retour d’une fille partie loin, parle en effet d’amour, de solitude et d’abandon mais aussi de mort, d’enfance, de blessures.
Separated by the sea est chargé de mots graves, en adéquation avec une musique douce et mélancolique, traversée de fantômes magnifiques (Nick Drake, Crosby, Stills & Nash, Love, Gene Clark…). Les arrangements subtils, les chœurs d’une tranquillité presque religieuse, la production aérienne du Simian Simon Lord le rendent intemporel. A son écoute, la jeune fille lointaine, à moins d’être une chimère, n’a pu que revenir au bercail en pleurant.
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