On se souvient avec précision de ce jour de décembre 2004, celui où l’on entendit pour la première fois Mai, lors des sélections du concours CQFD.
Le titre s’appelait En fait, et nous avait bouleversé par sa simplicité, sa beauté diaphane : il nous semblait qu’il avait été enregistré à l’abri du monde, sous des arbres ou dans un champ de blé. Il y avait cette voix aussi, d’une pureté absolue, celle de Johanna Wedin, une jeune Suédoise venue s’installer à Paris pour y faire de la musique.
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Pourtant, ce n’est qu’en 2007, et au mois de juin – comme un joli pied de nez –, que Mai (devenu le projet de la seule Johanna Wedin) a décidé de sortir son premier album, sur lequel on retrouve tout ce qui avait envoûté trois ans plus tôt. Still Need a Kiss est un disque qui frappe immédiatement par sa capacité à vous tenir en apesanteur, et qui dès le morceau d’ouverture Snowing Downtown vous suspend très haut dans un joli mélange de lumière et de mélancolie.
On trouve chez Mai, comme chez Mazzy Star, cette belle envie de parier sur la lenteur pour transformer l’introspection en une matière douce. Sur ce premier album très réussi se succèdent ainsi de troublantes complaintes elliptiques et ouatées : on pense à Voices from the North, au toujours sublime En fait (remanié depuis CQFD), mais aussi à Will You Find Me ou Only Sleep, chantés par Dorian Dumont (des Teenagers, avec qui Johanna Wedin a longtemps travaillé). Et si tant est que l’on vive dans un monde à peu près juste, c’est Silly, magnifique titre pop que les radios devraient déjà s’arracher, qui ouvrira au plus grand nombre les portes de l’univers faussement enchanté de Johanna Wedin.
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