Trump, Macron, Merkel… Les dirigeants du monde ont vite apporté leur soutien aux victimes de l’attentat-suicide de Manchester, qui a fait au moins 22 morts hier. En France, les réactions ont oscillé entre condoléances et tentatives de récupération politique.
Au lendemain de l’attaque de Manchester, les réactions des personnalités politiques à l’attentat-suicide qui a fait au moins 22 morts hier soir à Manchester ne se sont pas fait attendre. Très rapidement, en Grande-Bretagne, la Première ministre conservatrice Theresa May a dénoncé dans un communiqué une « attaque terroriste épouvantable ». Andy Burnham, le maire de la métropole du Grand Manchester, a lui aussi fait part de ses condoléances aux familles dans un tweet.
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Tous les partis politiques de Grande-Bretagne ont apporté leur soutien aux victimes sur Twitter, que ce soit du côté du chef de file du Labour Party, Jeremy Corbyn, du maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, ou le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, qui a directement été touché puisque ses deux filles assistaient au concert d’Ariana Grande. Elles sont saines et sauves.
All my thoughts go out to those parents waiting to hear of the safety of their children. It’s a parents worse nightmare. So, so sad.
— Steve Rotheram (@Steve4LCRmayor) 22 mai 2017
L’ancien Premier ministre britannique David Cameron a adressé ses « pensées et prières les plus sincères aux victimes de l’horrible attaque à Manchester. »
Solidarité à l’étranger
Le président américain Donald Trump, actuellement en visite en Israël, a vivement réagi à l’attaque, en condamnant notamment les assaillants, qu’il qualifie de « losers malfaisants ». Il a précisé sur CNN : « Je ne les appellerai pas des “monstres” car ils aimeraient trop ce mot. » De son côté, le ministère de l’Intérieur assure que la sécurité a été renforcée aux États-Unis.
President Donald Trump describes those behind the Manchester attack as « losers » https://t.co/UnWcqDZ35F pic.twitter.com/HEtS3hSGxy
— CNN (@CNN) 23 mai 2017
Au Canada, Justin Trudeau parle « d’horreur » sur Twitter, et la chancelière allemande Angela Merkel a fait part de sa « tristesse ». Le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié l’attaque d’un acte « cynique et inhumain », en rappelant sa volonté de vouloir « développer la coopération antiterroriste » avec son homologue britannique.
En France, Macron affirme les positions de son gouvernement
En France, au milieu de l’afflux des messages de soutien d’Anne Hidalgo ou Christian Estrosi, et des personnalités comme Nicolas Sarkozy, la réaction d’Emmanuel Macron était l’une des plus attendues. Il réagissait ainsi pour la première fois à des attaques terroristes en tant que président de la République. Vers 8 heures du matin, celui-ci a d’abord fait part de son « effroi » et de sa « consternation » dans un communiqué.
Au-delà du message de compassion, il a affirmé les positions de son nouveau gouvernement en matière de sécurité, souhaitant poursuivre « avec les forces britanniques le combat contre le terrorisme ». Quelques minutes plus tard, c’est au tour du Premier ministre Edouard Philippe de qualifier l’attentat d’acte terroriste « le plus lâche » et de « crime abominable ».
Certains de ses nouveaux ministres ont réagi sur Twitter plus tôt dans la nuit. Dès 4h12, Gérard Collomb, nouveau ministre de l’Intérieur, a fait part de sa solidarité. Il a rencontré dès 10 h les principaux responsables du renseignement pour évaluer la situation et prendre des mesures de sécurité.
Solidarité avec le peuple britannique.
Mes premières pensées vont aux victimes et familles endeuillées.#Manchester— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 23 mai 2017
A droite, une tentative de récupération politique
Entre ces messages de soutien, certains politiques ont tout de suite tenté de profiter de l’attentat pour critiquer le nouveau président. C’est l’ancienne ministre Nadine Morano, très présente sur Twitter, qui a ouvert le bal. Dès 5 h 24 du matin, elle s’étonne de l’absence de réaction de M. Macron.
5 h 24 attentat terroriste à Manchester pas encore de réaction du Président Macron…
— Nadine Morano (@nadine__morano) 23 mai 2017
Autre polémique à droite : le député LR Georges Fenech s’est aussi immédiatement attaqué au président Macron, remettant en cause la « priorité » de ses actions, puisqu’il présentera comme premier texte une nouvelle loi sur la moralisation de la vie politique.
#Manchester L’urgence du 1e gvt d’Emmanuel Macron est-elle un 13e loi moralisation vie publique depuis 1988 ou la lutte antiterroriste ?
— Georges FENECH (@GeorgesFENECH) 23 mai 2017
Plus tard, sur France Inter, il a encore affirmer qu’il ne fallait « pas se tromper de priorité » : « Nous avons aussi des propositions notamment au niveau des fichés S, expulser tous les étrangers radicalisés. Il y a des mesures urgentes à prendre et ne pas se tromper de priorité. » Le député LR Jacques Myard, a pour sa part appelé sur Twitter à “expulser les salafistes”, dès 6h du matin.
Solidarité avec les Anglais victimes des #terroristes à #Manchester,assez de naïveté et de laxisme expulsons les #salafistes 5eme colonne
— Jacques Myard (@JacquesMyard) 23 mai 2017
En filigrane, beaucoup de messages étaient destinés aux électeurs, à trois semaines des législatives françaises. Certains candidats ont directement posté un message, comme le chef de file des Républicains, François Baroin, qui a dans la matinée rappelé sa « détermination absolue à lutter contre le terrorisme ». De leur côté, des candidats comme Marine Le Pen ou Manuel Valls ont joué la carte de la précaution, en rappelant l’importance de la “vigilance”, ou le fait que “la jeunesse était visée”.
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