Alors que son mandat s’achève le 24 juillet prochain, le président du CNC Dominique Boutonnat est sous le feu des critiques de la part de la société des réalisateurs de films (SRF), qui a affirmé s’opposer fermement à sa reconduction.
“Le CNC ne doit pas devenir l’instrument du marché”, s’insurge dans le titre de son communiqué du 13 juillet la Société des réalisateurs de films, relayé par Le Film français. Alors que son mandat arrive à terme le 24 juillet 2022, le président du Centre national du cinéma et de l’image animée, Dominique Boutonnat, fait l’objet de vives critiques sur sa gestion de l’organisme et sur la direction qu’il a donnée à celui-ci depuis juillet 2019.
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L’objectif de ce communiqué est clair : la SRF s’oppose fermement à une reconduction de Boutonnat à la tête du CNC. Selon l’association de cinéastes fondée en 1968 dans le but de défendre la liberté artistique, “Dominique Boutonnat, nommé par Emmanuel Macron après la publication d’un rapport très majoritairement décrié par la profession, [a] conduit une politique ouvertement libérale et trop souvent court-termiste, s’appliquant à démanteler petit à petit ce puissant outil de régulation”.
Une reconduction serait “incompréhensible” pour la SRF
Celle-ci poursuit en affirmant que l’industrie du cinéma français assiste actuellement “au brouillage grandissant des frontières entre cinéma et audiovisuel, à la redistribution des aides en faveur de films déjà soutenus par le marché, à la multiplication, au sein des commissions, des critères de performance et de rentabilité. Nous sommes abasourdis lorsque dans les discours de ceux qui ont en charge la maison du cinéma, il n’est plus question de films ou d’œuvres mais de contenus ou d’actifs. Cette langue appauvrie, empruntée au seul registre marchand, est en elle-même le symptôme d’un abandon de la culture”.
Dominique Boutonnat aurait contribué à la perte d’âme du CNC, dont la raison d’être a toujours été de “contrebalancer les logiques du marché par des mécanismes redistributifs, veiller au renouvellement des talents et à la diversité de la création”, mais qui aurait depuis changé de cap. C’est pourquoi selon la SRF, celui-ci doit “recouvrer les moyens de sa mission en redonnant la parole aux professionnels. Il est urgent de repenser la composition de son conseil d’administration. Il est urgent d’habiliter celui-ci à désigner lui-même son président, et non le chef de l’État. Urgent enfin que cette institution redevienne ce qu’elle a fondamentalement vocation à être : le garant de la singularité des formes et des récits, l’aiguillon de leur renouveau, un solide rempart contre les seules logiques marchandes”.
La conclusion de la SRF est claire : “Au vu de ces urgences et de ce bilan, il serait incompréhensible que le mandat de Dominique Boutonnat soit renouvelé dans quelques jours.”
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