Ultraconvoité, ce lieu-phare de la création contemporaine assure son autonomie grâce à une OPA orchestrée par le ministère de la Culture.
Dernier rebondissement en date dans le feuilleton palais de Tokyo : l’annonce, le 20 mai par Christine Albanel, de la création d’un établissement autonome qui permettra de réunir l’actuel site de création contemporaine (occupant le rez-de-chaussée du bâtiment depuis 2002) et les sous-sols (9000 mètres carrés actuellement vacants) qui accueilleront à compter de 2012 “les artistes français en milieu de carrière”. L’autre coup de théâtre, c’est l’éviction du Centre Pompidou qui préemptait le projet de longue date en tant qu’affectataire de l’ensemble du bâtiment depuis 2007 (un cadeau d’adieu du président Chirac à son ami Alain Seban, directeur du Centre). Pas d’antenne parisienne pour Beaubourg donc, qui devra se contenter du Centre Pompidou-Metz dont l’ouverture est prévue pour le printemps 2010.
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Pour l’équipe actuelle du palais de Tokyo, dirigée par le Suisse Marc-Olivier Wahler, cette annonce ressemble fort à une première victoire : ils n’auront plus à verser de loyer au Centre Pompidou, comme c’était le cas depuis 2007, et n’auront plus non plus à craindre un éventuel phagocytage de la machinerie Beaubourg. A la place, c’est Olivier Kaeppelin, l’actuel délégué aux arts plastiques du ministère de la Culture – dont les choix artistiques, plus conservateurs, sont assez éloignés de ceux défendus par le palais de Tokyo – qui reprend les rênes du projet. Il s’y verrait bien développer “une agora et un projet vernaculaire pensé en harmonie avec la ville”.
Au-delà du discours consensuel, on ne voit pas bien encore à quoi ressemblera l’organigramme de cette nouvelle structure. Si Olivier Kaeppelin s’est s’engagé à laisser Marc-Olivier Wahler mener à bien son projet, on ne sait pas ce qu’il adviendra au terme du mandat de ce dernier. “Il est trop tôt pour formuler les choses précisément”, a justifié Kaeppelin qui entend “multiplier les foyers de programmation en invitant tour à tour des écrivains, des philosophes et des privés”.
Les travaux de réaménagement des sous-sols devraient débuter en septembre 2009, avec un budget nettement revu à la baisse par rapport aux 40 millions requis par le projet initial du Centre Pompidou. Avec une ouverture au public ultrarapide programmée pour 2012, le palais de Tokyo deuxième génération fera réellement partie de la Colline des musées et rejoint le projet du Grand Paris. Au risque d’offrir une nouvelle vitrine au projet culturel de Nicolas Sarkozy.
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