Photographe de l’intime, Julien Magre remporte le prix de la 67e édition Niépce Gens d’images, considéré comme le Goncourt de la photographie.
Né en 1955 sous la direction de Nathalie Bocher-Lenoir, le prestigieux Prix Niépce Gens d’images récompense annuellement l’œuvre d’un·e photographe professionnel·le de moins de 50 ans. Le 2 juin dernier, celui-ci remettait son prix au photographe Julien Magre, auteur de 300 photographies capturées entre 1999 et 2017. Diplômé des Arts Décoratifs de Paris, le photographe est repéré par agnès b. lorsqu’il signe Caroline, Histoire numéro deux (Filigranes) à Paris Photo en 2010. Également récompensés par le Prix Nadar, les clichés de Magre embrassent avec poésie le quotidien de sa famille, de sa femme Caroline et de ses deux filles, Louise et Suzanne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Elles, la filiation, le souvenir, la mémoire
Avec sa première exposition personnelle, baptisée Elles, Julien Magre recompose avec sensibilité les secondes de vie de son quotidien. Dix-huit années immortalisées dans le reflet de son objectif. Immortalisées mais qui pourtant dessinent la mort. Car il y a d’abord sa femme, Caroline, “arrivée comme une pierre précieuse”, puis ses deux filles, Louise et Suzanne, “venues comme de petites tempêtes de vie”, jusqu’à ce que l’une d’elles s’éteigne. Suzanne, âgée de sept ans, succombe à la leucémie un jour d’été 2015. “J’ai vu ma fille mourir sous mes yeux, il faisait beau ce jour-là”, écrit-il. Et peu à peu les images s’assombrissent, jusqu’à atteindre l’obscurité complète. Lorsque Paul naît, il y a plus de trois ans désormais, c’est “une renaissance”.
Une ode à la vie
À travers l’ensemble de son œuvre, Julien Magre dépeint avec justesse la gaieté, l’amour, mais aussi le silence et les fractures fulgurantes des décennies. Un récit intime qui se contemple autant qu’il se lit. “La photographie m’a sauvé. Car la photo a toujours été liée pour moi au plaisir, une expérience très peu douloureuse, une liberté, une méditation, une évidence”. Plus qu’une ode à l’amour, une ode à la vie.
{"type":"Banniere-Basse"}