Notre sélection de DVD et téléchargements à ne pas rater ce mois-ci : des nazis lunaires, des vaches et Marlon Brando.
SSpace : Iron Sky de Timo Vuenrosola
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Des nazis sur la lune. C’est le pitch à peu près irrésistible d’Iron Sky, production finno-germano-australienne à prendre au 52e degré et malgré tout assez finaude. Soit une série B d’aujourd’hui, cofinancée notamment par une communauté de fans internautes, à hauteur de 10% du budget final – 7,5 millions d’euros. Pour un peu moins du budget de Les Adieux à la Reine de Benoit Jacquot, le réalisateur finlandais Timo Vuenrosola trousse une histoire de SF où, en 2018, un mannequin (!) envoyé comme astronaute sur la lune par la présidente Sarah Palin (!!) y découvre une colonie de nazis réfugiés sur la face cachée depuis 1945. Ils sont bien sûr prêts à envahir la Terre. Ne leur manque, pour faire voler leur super vaisseau spatial, qu’un ordinateur assez puissant, genre un smartphone.
Le résultat est plutôt drôle, le pitch pas si farfelu puisque tout spectateur moyen de SF a été assez conditionné par les multiples visions de Star Wars où Darth Vader, Stormtroopers et autres militaires de l’Empire étaient des références plus que voyantes au IIIème Reich. Rire des nazis étant un peu comme tirer sur des ambulances, on préférera quelques détails bien sentis sur cette Amérique de demain où les fashionistas in black s’acoquinent naturellement avec la peste brune, et où un conseil des Nations Unies vire à la foire d’empoigne, façon final de Dr Folamour au ralenti. C’est surtout la facture visuelle (fonds verts, vaisseaux spatiaux en images de synthèse), toujours à la toute limite du cheap, qui donne un petit charme bricolé à cette pochade où sont renvoyés méchamment dos à dos nazis et démocraties. Udo Kier, l’acteur allemand mythique aux yeux rayons laser aussi à l’aise chez Paul Morrissey, Lars Von Trier que dans Ace Ventura, détective pour chiens et chats, est bien sûr le Führer (qui n’est pas Hitler).
Disponible en dvd/Blu-ray chez Condor Entertainment
E-steak-tique : Bovines (ou la vraie vie des vaches) d’Emmanuel Gras
L’actualité étant animalière (cheval en lasagnes, cochon en robe de chambre), la sortie de Bovines d’Emmanuel Gras (cela ne s’invente pas) est adéquate pour nous rappeler ce qu’on a dans nos assiettes. Et celles que l’on voit trop vite passer par la fenêtre du train : les vaches.
Bovines est un film animalier du 3e type, sans voix off de Jacques Perrin, ni prouesses de filmage épique façon La Marche de l’Empereur. Plutôt et seulement le quotidien d’un troupeau de bovines observée jusqu’à l’hypnose. Ruminements, regards, broutage, naissance. On a très vite envie de réécrire la phrase de Céline « L’Amour c’est l’infini à la portée des caniches ». Vous connaissiez la métaphysique du sac plastique ? Nous non plus. Mais lorsqu’un sac de supermarché débarque, c’est l’envahisseur dans le pré, un évènement cosmique. La démonstration que ce joli film sait créer beaucoup à partir de pas grand-chose (en apparence).
Disponible en DVD/Blu-ray chez Blaq Out
Ordi-mateur : Person of Interest
La série débarque sur TF1 le 6 mars mais on peut déjà télécharger légalement la première saison et sa seconde en cours aux Etats-Unis. Voilà a priori le genre de série du mercredi ou vendredi soir devant laquelle se poser sans trop réfléchir. Et pourtant… sur le papier, un truc entre hommes, où un ex-espion (Jim Caviezel, ex-Jésus pour Mel Gibson) est recruté par un mystérieux milliardaire (Michael Emerson, ex-Ben Linus dans la série Lost) pour sauver la veuve et l’orphelin à New York. Sauf qu’ils ont pour aide qu’un super-ordinateur créé après le 11 septembre pour prévoir les crimes. La Machine (son petit nom) sort le numéro de sécu d’une personne sans que nos héros sachent s’il s’agit de la victime ou du criminel.
Sorte de Batman sans cape (la série est d’ailleurs créée par Jonathan Nolan, frère de, co-auteur des Dark Knight) et hanté par la paranoïa des caméras de surveillance, Person of Interest mélange agréablement SF accessible, espionnage et polar, entre le whodunit de la semaine et une mythologie prenante autour du super-ordinateur (Qui l’a créé ? Qui la convoite ?). On est toujours fan de la diction et du physique de prof psychotique d’Emerson, les poches pleines de sombres secrets comme dans Lost.
Disponible en téléchargement sur warnerbros.fr et iTunes
Cœur de docker : Sur les quais d’Elia Kazan
On vous parlait le mois dernier de l’éditeur Criterion, l’équivalent de La Pléiade pour les DVD. Et on pourrait en parler chaque mois. Après avoir pourri notre weekend du 16 février en rendant disponible son catalogue en streaming sur le site US Hulu, Criterion nous lâche sa livraison mensuelle de chefs-d’œuvre et classiques réédités dans les meilleurs conditions et emballages possibles. De quoi vous faire (r)acheter ce mois-ci Le Gamin au vélo des frères Dardenne, ou Sur Les Quais (On the Waterfront) d’Elia Kazan avec son image en Haute Définition pour mieux apprécier Marlon Brando ruminer de façon forcément plus sexy que les vaches de Bovines. Brando, mode Actors Studio en surchauffe (asthmatique, amoureux, à la masse), dans ce drame syndical sur la délation et la rédemption. La grande inspiration du Raging Bull de Scorsese. Et la jaquette, comme souvent chez Criterion, justifie pratiquement l’achat pour vos étagères.
Disponible en DVD/Blu-ray chez Criterion (Import)
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