On connaît le premier gouvernement de l’exécutif Macron-Philippe. Avec onze hommes et onze femmes, la parité est pour le moment respectée
Cette fois pas de retard. Après l’annonce de l’identité du Premier ministre Edouard Philippe lundi, décalée de 25 minutes, et le report annoncé de son gouvernement de mardi à mercredi, on connaît enfin sa composition :
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Ministres d’Etat
– Gérard Collomb est nommé ministre de l’Intérieur et ministre d’Etat
(AFP / Stéphane de Sakutin)
La récompense pour le maire de Lyon. En accédant à la place Beauvau et à la deuxième place dans l’ordre protocolaire, Gérard Collomb se voit récompensé de son soutien indéfectible à Emmanuel Macron. Il est l’un des premiers parlementaires à avoir fait un pas – depuis le PS – vers le jeune leader d’En Marche!
– Nicolas Hulot est nommé ministre de la Transition écologique et solidaire et ministre d’Etat
(AFP / Stéphane de Sakutin)
La « prise de guerre » d’Emmanuel Macron. Longtemps pressenti pour entrer dans un gouvernement – voire se présenter directement à la présidentielle – il s’était toujours rétracté. L’ancien présentateur vedette d’Ushuaïa aura un dossier urgent à traiter dès aujourd’hui : celui de l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
– François Bayrou est nommé ministre de la Justice, Garde des sceaux et ministre d’Etat
François Bayrou et Emmanuel Macron, le 24 février à Orélans (AFP / Jean-François Monier)
C’était attendu après l’accord de gouvernement passé entre les deux hommes au mois de février. Troisième homme de la présidentielle de 2007, cinquième en 2012, le maire de Pau a de son propre aveu « failli » à devenir un jour président, son rêve ultime. Le président du MoDem se console donc avec la Place Vendôme et le statut de ministre d’Etat.
Ministres
– Sylvie Goulard est nommée ministre des Armées
Un temps pressentie pour devenir Premier ministre – Emmanuel Macron avait laissé entendre qu’il voulait nommer une femme -, l’eurodéputée MoDem, soutien elle aussi de la première heure, hérite d’un portefeuille stratégique, celui de la Défense. Au passage, si la parité homme-femme est respectée, c’est l’une des seules femmes en poste dans un ministère régalien.
– Jean-Yves Le Drian est nommé ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Macron et Le Drian sur les bancs de l’Hémicycle de l’Assemblée nationale (AFP / Dominique Faget)
Indéboulonnable ministre de la Défense de François Hollande, Jean-Yves Le Drian est aussi le premier membre du gouvernement à avoir publiquement apporté son soutien à Emmanuel Macron. C’est, avec Annick Girardin, le seul à rester dans un ministère malgré le changement de présidence. en outre, l’intitulé de son portefeuille est un message fort en symbole pour le poste de patron du Quai d’Orsay.
– Richard Ferrand est nommé ministre de la Cohésion des territoires
Fidèle parmi les fidèles, au même titre que Gérard Collomb, Richard Ferrand était en outre secrétaire général d’En Marche! durant la campagne présidentielle. Originaire de Rodez, il est élu en Bretagne depuis 1998 (il a été conseiller général du Finistère, député du Finistère et conseiller régional de Bretagne). Il n’a jamais été ministre auparavant.
– Agnès Buzyn est nommée ministre des Solidarités et de la Santé
(AFP / Stéphane de Sakutin)
Première ministre issue de la société civile dans l’ordre protocolaire. Elle était professeure d’hématologie, a présidé l’Institut national du cancer avant de prendre la tête du collège de la Haute Autorité de santé. Elle aura pour défi de renouer les liens avec le monde hospitalier, mais aussi continuer la lutte entamée par Marisol Touraine, son prédécesseur, pour la transparence et la lutte contre les conflits d’intérêts dans le monde de la santé.
– Françoise Nyssen est nommée ministre de la Culture
Elle est aussi issue de la société civile. Née à Bruxelles mais ayant la double nationalité, Françoise Nyssen est une personnalité reconnue du monde français de l’édition. Elle dirige la maison Actes Sud, créée en 1978 par Hubert Nyssen, son père. D’après Le Monde, entre les deux tours de l’élection présidentielle, elle avait fait savoir qu’elle « voterait avec détermination et joie pour Emmanuel Macron », car, reprenant les mots du philosophe Antonio Gramsci, elle estimait que « le pessimisme de la raison nous oblige à l’optimisme de la détermination. »
– Bruno Le Maire est nommé ministre de l’Economie
(AFP / Sylvain Thomas)
En six mois, Bruno Le Maire est donc passé de candidat malheureux de la primaire de la droite (cinquième avec 2,38 % des voix) à Bercy. Une nomination qui n’est pas du goût du parti de la rue de Vaugirard. Dès l’annonce de sa nomination, son secrétaire général, Bernard Accoyer a expliqué – sans le nommer – qu’il ne faisait plus partie des Républicains.
– Murielle Pénicaud est nommée ministre du Travail
Issue de la société civile, Murielle Pénicaud a une lourde expérience professionnelle en matière de politique du travail. Elle a collaboré avec Martine Aubry sous les gouvernements Cresson et Bérégovoy entre 1991 et 1993, puis dans le privé, chez Danone et Dassault Systèmes, pour des questions de RH. Elle aura la lourde de tâche de succéder à Myriam El Khomi dont le projet de loi – la Loi Travail – fut l’un des plus mouvementés du quinquennat précédent.
– Jean-Michel Blanquer est nommé ministre de l’Education nationale
Issu de la société civile – plusieurs fois recteurs et directeur de l’Essec – jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’Economie gravite proche du milieu politique. C’est un ami d’enfance de François Baroin. Aux yeux des enseignants, rappelle Le Monde, il est celui qui a fait appliquer la politique éducative sous le quinquennat de Sarkozy, une période marquée par les coupes budgétaires et un discours très dur à l’encontre des fonctionnaires. Et l’inspirateur d’évaluations en maternelle qui avaient, à l’automne 2011, provoqué un tollé.
– Jacques Mézard est nommé ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation
Il est président depuis 2011 du groupe du Rassemblement démocratique et social européen, qui regroupe 17 sénateurs. Il est lui-même sénateur du Cantal depuis 2008. Ce radical de gauche devient donc ministre de l’Agriculture à la place de Stéphane Le Foll.
– Gérald Darmanin est nommé ministre de l’Action et des comptes publics
© BFMTV
Lui aussi vient des Républicains comme Bruno Le Maire et lui aussi en a donc été exclu dès sa nomination. Trentenaire, ce fidèle de Xavier Bertrand, puis de Nicolas Sarkozy lors de la primaire, est aussi maire de Tourcoing. Plusieurs twittos ont raillé ses prises de position lors du débat sur le mariage pour tous en 2013. A l’époque, il était farouchement contre l’union des couples de même sexe.
– Frédérique Vidal est nommée ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
(AFP / Stéphane de Sakutin)
Une universitaire pour l’Enseignement supérieur. Et même une présidente d’université, une première et un signal fort envoyée au monde de la recherche. Frédérique Vidal était à la tête, depuis 2012, de l’université de Nice-Sophia-Antipolis. Cas rare, son ministère n’est pas rattaché à celui de l’Education, un autre signal fort.
– Annick Girardin est nommée ministre des Outre-mer
L’autre rescapée du dernier gouvernement, c’est Annick Girardin. Après la Fonction publique, elle prend en charge les Outre-mer et devra faire face rapidement à la fronde menée il y a quelques mois en Guyane. Elle est issue du parti radical de gauche.
– Laura Flessel est nommée ministre des Sports
(AFP / Christophe Archambault)
La Guêpe. Voilà le surnom de Laura Flessel, doublé médaillée d’or olympique en escrime en 1996à Atlanta. Depuis elle a mené carrière dans le milieu associatif mais aussi politique. Elle était membre de Cese depuis 2012 et du Conseil national du sport depuis 2013. Elle va devoir défendre le dossier de Paris dans l’obtention des JO de 2024.
– Elisabeth Borne est nommée ministre de la Transition écologique chargée des transports
Une « workaholic » aux transports. Voilà comment Le Monde a qualifié Elisabeth Borne, la nouvelle ministre des Transports. Elle était à la direction de la RATP, la région autonome des transports parisiens, depuis un an et demi.
– Marielle de Sarnez est nommée ministre chargée des Affaires européennes
Fidèle à François Bayrou depuis la création du MoDem – et même bien avant -, Marielle de Sarnez accède aux Affaires européennes. Député européenne depuis 1999, elle va devoir prouver que ses talents de négociatrice hors-pair sont bel et bien réels.
Secrétaires d’Etat
– Christophe Castaner est nommé porte-parole du gouvernement chargé des relations avec le Parlement
La formule utilisée par Libération est aussi courte que savoureuse : « En deux ans, Christophe Castaner est passé du statut de loser ultime en Provence-Alpes-Côte d’Azur — obligé avec 17% de retirer sa liste au soir du premier tour des régionales pour empêcher le FN de l’emporter au second — à un poste stratégique : secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement ». Ce socialiste qui a rendu sa carte, proche de Manuel Valls, hérite également du rôle de porte-parole du gouvernement.
– Marlène Schiappa est chargée de l’égalité des femmes et des hommes
C’était une des promesses d’Emmanuel Macron, un ministre entièrement dédié aux droits des femmes. Finalement ce ne sera qu’un secrétariat d’Etat à l’égalité. C’est la jeune blogueuse et militante aux droits des femmes, Marlène Schiappa qui en hérite. Elle risque d’avoir beaucoup de travail comme en témoigne la première photo officielle du gouvernement, où son visage est à moitié coupé.
– Sophie Cluzel est chargée des personnes handicapées
Elle s’est fait connaître du grand public comme organisatrice du premier Grenelle de l’intégration des jeunes handicapés dans la société, en 2012. Sophie Cluzel préside aussi depuis 2011 la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap. Elle est aussi fondatrice de SAIS 92 (service d’accompagnement et d’information pour la scolarisation des enfants handicapés) et Grandir à l’école, qui s’occupe plus spécifiquement de la trisomie 21.
– Mounir Mahjoubi est chargé du numérique
Il fait partie de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron durant la campagne. Mounir Mahjoubi, spécialiste des questions numériques, devient à 32 ans le plus jeune ministre de ce gouvernement et sera rattaché à Matignon et non plus à Bercy, preuve que l’enjeu numérique n’est plus simplement économique mais résolument au cœur du projet de société voulu par le nouvel appareil exécutif.
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