Bon sang (bleu) mais c’est bien sûr ! C’est un petit roi que nous avons élu, en témoigne le fait d’avoir donné à ton mouvement, En marche !, tes propres initiales
D’abord, félicitations pour ton job. C’est cool pour toi. En plus, on est tous très contents que tu aies aplati, pendant le débat du second tour, la poissonnière d’Hénin-Beaumont, avant de l’écailler proprement dans les urnes. T’es un artiste, Manu, un putain d’artiste formaté pour plaire à tout le monde.
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Le Coldplay du suffrage universel, Vianney à l’Elysée ! J’ai regardé les documentaires prestement diffusés après ta victoire : pas de doute, tu as l’air de marcher sur l’eau, de léviter, de surfer sur les vagues de la win comme une phalène sur un champ de ruines.
Galocher Line Renaud
C’est bien simple, en te voyant, j’ai immédiatement eu envie de monter une start-up, j’ai ressenti sur ma nuque cette irrésistible caresse de fierté qui étreint les libres entrepreneurs lorsqu’ils reçoivent leur numéro Kbis, j’avais envie de galocher Line Renaud et de chanter l’Hymne à la joie en marchant seul dans la Cour carrée du Louvre, avec pour compagne l’histoire de France qui me contemplait du haut des pyramides.
Bon, à la place, j’ai juste mangé un cordon bleu, ce truc qui te ressemble, encore un peu rose à l’intérieur, mais globalement indéterminé, préparé par Père Dodu (François Hollande), plaisir coupable de grands enfants devenus des hommes pressés.
Nichons qui font bander Mélenchon
J’ai mal digéré, je te l’avoue, car j’ai repensé à tout ce barnum, à l’ancien palais royal qui abrite La Joconde et son sourire de faux-cul centriste, La Liberté guidant le peuple et ses nichons qui font bander Mélenchon, ou Le Radeau de la Méduse qui ressemble aux Républicains après le passage de Fillon.
J’ai surtout repensé avec effroi, mais aussi un peu d’amusement, à cette interview que tu donnas, en juillet 2015, au magazine Le 1, et que personne n’aura eu l’idée de ressortir durant la campagne, ni depuis ton élection.
A cette époque où tu étais encore un newcomer, ministre de l’Economie et des Finances depuis moins d’un an, tu confessas alors ton amour de la philo, de Kant à Ricœur, loin de Bernard Montiel mais pas tant que ça de Stéphane Bern.
Réflexion assez chiadée
Au détour d’une réflexion assez chiadée sur la république et la démocratie – ceux qui te prennent pour un kéké feraient bien de s’y replonger –, tu lâchais ainsi sans prévenir : “Il y a, dans le processus démocratique et son fonctionnement, un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure d’un roi dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire : le Roi n’est plus là !”
Bon sang (bleu) mais c’est bien sûr ! C’est un petit roi que nous avons élu, en témoigne le fait d’avoir donné à ton mouvement, En Marche !, tes propres initiales, comme on gravait celles des souverains sur les monogrammes royaux.
Tu as dû en croiser au Louvre, y en a plein les poignées de portes, les grilles et les façades. Et si tel est le “vide” qu’enfin tu pensais combler en offrant ta personne à l’histoire de ce pays, et qu’en roi tu entends gouverner, on se souviendra de cette phrase de Ricœur : “Ce qui arrive est toujours autre chose que ce que nous avions attendu.”
Je t’embrasse pas, mais dois-je te faire un baisemain ?
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