La réalisatrice de “L’Événement” s’est livrée à une analyse de la situation pour le site américain “Deadline”.
Sorti le 6 mai sur le sol américain, L’Événement d’Audrey Diwan n’aurait pas pu être projeté à un moment plus pertinent. L’adaptation viscérale du roman autobiographique d’Annie Ernaux se veut jeter une lumière crue sur la réalité des avortements illégaux. À mesure que les conséquences de l’abrogation du droit à l’avortement sur le plan fédéral se font sentir, c’est vers le film récipiendaire d’un Lion d’or à la Mostra de Venise 2021, qu’un certain nombre d’Américaines se tournent. Suffisamment pour qu’Audrey Diwan elle-même rédige une tribune sur la question pour Deadline.
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Présente à plusieurs projections de son film aux États-Unis, la cinéaste relate les témoignages effarants des spectatrices qui se reconnaissaient dans le personnage d’Anne (Anamaria Vartolomei), contrainte de faire appel à une faiseuse d’ange pour avorter. Elle raconte notamment avoir rencontré un groupe de jeunes femmes à Atlanta qui lui ont confié, blêmes : “C’est nous, c’est nous les femmes qui allons mourir.” “Tout cela me paraît dystopique”, a confié la cinéaste. “Je n’aurais jamais imaginé qu’une démocratie aussi vaste pourrait accepter une telle chose.”
Rappelant que l’interdiction de l’avortement met à nu les inégalités socioéconomiques et crée danger, solitude et douleur pour les femmes, Audrey Diwan déclare : “Là où l’avortement est interdit, il devient clandestin. Les femmes n’arrêteront pas d’êtres libres, mais elles risqueront leur vie pour l’être.”
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