A Dallas, du 21 mai au 20 août, le Metropolitan Museum of Art célèbre la créatrice néerlandaise Iris van Herpen et expose une cinquantaine de ses créations.
Il y en a encore peu comme elle. Iris van Herpen a, d’un point de vue technologique, une bonne longueur d’avance sur ses camarades. Si son style est à lui seul éminemment futuriste, ses méthodes de fabrication le sont tout autant. Elle imprime ses vêtements en 3D, les découpe au laser, les met en forme à l’air chaud. Grace à ces procédés, elle conçoit des formes totalement inédites, irréalisables de façon traditionnelle. Impossible, donc, de cantonner Iris van Herpen au statut de « créatrice de mode ». Elle est aussi sculptrice.
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2017 marque la première décennie créative d’Iris van Herpen. La jeune femme d’à peine 32 ans et ses réalisations ont d’ores et déjà leur place dans les musées. Six de ses robes ont été acquises par le Metropolitan Museum of Art à New York. Elle a été exposée au Victoria & Albert Museum à Londres, au musée Cooper Hewitt à New York et au Palais de Tokyo à Paris, entre autres. Du 21 mai au 20 août 2017, c’est le Dallas Museum of Art qui fait l’éloge de son travail.
« Iris van Herpen est une visionnaire, confirme Samantha Robinson, commissaire de l’exposition. En 2011, à l’âge de 27 ans, elle est devenue le plus jeune membre à rejoindre le calendrier officiel de la Semaine de la Haute Couture de Paris, et en 2014, elle a reçoit le prestigieux prix de l’ANDAM. »
Le fil rouge de son travail, c’est sa volonté d’expérimenter : « Composer de nouveaux matériaux, créer des textures hors du commun« . La jeune néerlandaise travaille la soie, le cuir, mais a un penchant marqué pour le métal, les aimants, la résine. « Iris travaille beaucoup en tandem, collabore avec des artistes, architectes et artisans du monde entier, et se nourrit de leurs savoir-faire« .
Ses idées s’articulent autour d’un questionnement continu quant aux limites de la notion de « vêtement », ou concernant la place de la technologie dans notre environnement quotidien. Iris van Herpen crée de véritables armures pour habiller des femmes fortes, puissantes, des princesses aquatiques, des mutantes robotiques, des guerrières qui semblent tout droit sorties d’un film de science-fiction. Elle a d’ailleurs réalisé les costumes de l’actrice Scarlett Johannsson pour le film Lucy de Luc Besson.
Sa dernière collection couture, baptisée Between the Lines et présentée à Paris le 23 janvier dernier, explore l’interaction entre les mondes physique et numérique. Elle se joue de la transparence, crée des illusions d’optique : les robes vibrent et ondulent au rythme des pas de ses mannequins. Des radiations parcourent leur corps, et d’harmonieuses griffures de silicone blanches et noires viennent en flouter les contours. Des silhouettes quelque peu inquiétantes, d’une beauté intimidante. Pourtant, si l’on prête un œil plus attentif à son travail, on peut en saisir la douceur et la poésie. Il y a quelque chose d’aérien, de fragile, dans ces robes qui semblent faites de bulles de savon, de givre ou de papier.
Iris van Herpen: Transforming Fashion, du 21 mai au 20 août, au Dallas Museum of Art
Iris van Herpen présentera sa prochaine collection lors de la semaine de la Haute Couture, à Paris, au mois de juillet
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