Une critique de nos sociétés aliénantes.
Le peintre pop norvégien Hariton Pushwagner, de son vrai nom Terje Brofos, a réalisé une unique bande dessinée, entre 1969 et 1975. Œuvre à l’existence mouvementée – elle fut perdue, retrouvée, vendue, récupérée… –, Soft City est une dystopie glaciale qui suit une journée dans la vie d’un couple et de son bébé.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’homme, comme tous ses concitoyens, se rend en voiture à son bureau où il est surveillé par un chef d’entreprise aux monologues martiaux et incompréhensibles. La femme, comme toutes les autres, emmène l’enfant à la crèche et va au supermarché.
Grandes planches saisissantes
Le soir, ils se retrouvent devant la télé. Dans cette ville quadrillée par des buildings identiques, encombrée de voitures, les humains exécutent les mêmes gestes, les mêmes tâches.
Dans de grandes planches saisissantes, Pushwagner joue sur la répétition des bâtiments, fenêtres, bureaux, machines, humains, et dénonce l’aliénation et la déshumanisation. Cette satire de la vie moderne évoque Gébé, mais contrairement à l’auteur de L’An 01, Pushwagner n’imagine aucune solution, aucun éveil des consciences. Un album sombre et terriblement désespéré.
Soft City de Pushwagner (Inculte), traduit par Jérôme Schmidt, 168 p., 30 €
{"type":"Banniere-Basse"}