Après “Until Dawn” et “The Dark Pictures Anthology”, Supermassive Games poursuit dans la fiction d’épouvante interactive en revisitant le mythe du loup-garou.
On connaît la chanson. Un groupe de post-ados savamment casté·es et plaisant·es à regarder se retrouve pour une nuit dans un lieu isolé. Cette fois, ce sont les moniteur·trices d’une colo qui, après le départ des enfants, se retrouvent bloqué·es sur place, au milieu des bois, à cause d’un problème de voiture (délibérément provoqué par l’un d’eux, mais c’est un autre sujet). Évidemment, ils ont décidé de faire une fête à tout casser. Évidemment, ça va très mal se passer.
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À qui s’est penché au moins par intermittence sur la production du studio britannique Supermassive Games depuis le milieu des années 2010, de la révélation Until Dawn à la collection The Dark Pictures Anthology (dont la quatrième livraison, The Devil in Me, est attendue d’ici la fin de l’année), le système de jeu de The Quarry ne devrait pas apporter d’énormes surprises.
Car les principes restent les mêmes : une mise en scène très cinématographique servie par des interprètes raisonnablement connus (ici : David Arquette, Ariel Winter, Lance Henriksen, Ted Raimi…), des interactions limitées mais influant sur le cours de son récit à embranchements et une volonté de revisiter les codes autant que les mythes de l’épouvante. Quant aux séquences d’action, elles prennent pour la plupart la forme de quick time events façon Shenmue, avec la nécessité d’appuyer en temps limité sur la touche de la manette qui s’affiche à l’écran sous peine de voir échouer un personnage qui, par exemple, cherche à s’enfuir. Et dieu sait que l’envie de prendre le large est forte quand surgit l’un des loups-garous de The Quarry, car c’est à cette créature emblématique que le jeu offre une nouvelle jeunesse, assez répugnante, la jeunesse, et étrangement glabre.
Coach de vie
Idéalement tendu et d’une écriture de bonne tenue (à quelques lourdeurs et poussées de jeunisme près), ne refusant ni les éclats gores ni les grands sentiments, le jeu parvient à se renouveler suffisamment pour tenir en haleine sur la durée, notamment en reconfigurant régulièrement ses “équipes” de deux ou trois personnages, parmi lesquels on a bientôt ses chouchous (Abi, Laura) et ses bêtes noires (Jacob…) et que l’on cherche à faire échapper au pire. Sans savoir d’emblée ce qui est le plus à redouter de la transformation en lycanthrope suite à une morsure et de la mort.
Plus que tout autre élément, c’est la relation que l’on entretient avec ces filles et ces garçons plus ou moins débrouillard·es et attachant·es qui fait le prix de The Quarry, sachant qu’entre les membres de cette petite bande et nous, le dispositif ne pousse jamais vraiment à l’identification sans non plus nous les rendre trop distants. Notre place serait plutôt celle du coach de vie, qui les aiguille et les encourage, en martelant la touche A ou en leur indiquant qu’à notre avis, à cet instant précis, il serait peut-être mieux de se cacher que de courir ou de se montrer empathiq
ue plutôt que méfiant·e. C’est un beau rôle, différent et précieux, que nous confie The Quarry. Une touchante responsabilité : celle de veiller sur autrui.
The Quarry (Supermassive Games/2K), sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows, environ 60€
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