Franchement, à côté des équipes de Paris ou Marseille, le palmarès de Saint-Etienne compte pour du beurre allégé.
On ne parle ici que de hip-hop, même si le Forez passe résolument à l’attaque, avec une bande de branleurs absolus, repérés sur CQFD, enfumés aux vapeurs lourdes, déréglés aux alcools douteux. Salace et absurde, leur electro hip-hop a beau ordonner la fête, à la façon lubrique et cinglante d’Américains comme Spank Rock, le propos, lui, exhale l’oisiveté poisseuse, le no future goguenard, la mélancolie lourde.
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Il faut ainsi entendre Allo maman ? J’ai raté ma vie pour se rendre compte à quel point ce rire énorme peut vite virer au jaune, voire au noir d’encre. Car sous leurs airs désinvoltes, les Stéphanois se révèlent, comme Mike Skinner, de brillants reporters de peu de mots, en direct d’un quotidien à encéphalogramme plat, où le “tiercé/quinté/quarté plus”, les violences domestiques et les virées sans but sont filmés avec la tendresse d’un jeune Ken Loach.
“Si Sainté était un paradis, on ne pourrait plus se plaindre et on tomberait dans l’ennui/ où passeraient nos rêves et notre raison de vivre ?” De Liverpool à Sainté, d’un crassier l’autre, on ne dira jamais assez à quel point le désœuvrement a été la principale influence de millions de musiciens.
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