L’accalmie aura été de courte durée entre les plateformes et le cinéma français.
Après un accord historique sur une nouvelle chronologie des médias signé par Netflix en début d’année, mais pas par Amazon, ni Disney, c’est justement la firme aux grandes oreilles qui sort les griffes. Dans Les Échos la semaine dernière, Hélène Etzi, présidente de sa branche tricolore, a déclaré que sa prochaine création originale, Avalonia (initialement prévue à la veille des vacances de fin d’année, le 30 novembre), sortira directement en streaming sur Disney+ et ce uniquement en France.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
“C’est la conséquence de la chronologie des médias telle que pratiquée en France que nous jugeons inéquitable, contraignante et inadaptée aux attentes de nos audiences”, argumente-t-elle en pointant le fait que Disney doive attendre 17 mois avant de proposer un film en streaming après sa sortie en salle, pour ensuite le retirer à 22 mois afin de laisser aux chaînes gratuites une fenêtre d’exclusivité, avant de finalement la récupérer au bout de 36 mois. C’est sur cette obligation de retirer leur film de leur plateforme que la crispation semble la plus forte, même si à terme une renégociation des 17 mois semble aussi être à l’agenda de Disney. Rappelons qu’aux États-Unis et dans le reste du monde, les films sont la plupart du temps disponibles sur les plateformes un mois et demi après leur sortie en salle. En créant donc une sorte d’exception culturelle française à l’envers, Disney prend les exploitants en otage. C’est “l’arme atomique” pour reprendre les mots de Richard Patry, président de la fédération nationale des cinémas français.
Dans un contexte de fréquentation en berne, la perte que représente l’annulation de la sortie d’un film d’animation Disney à cette période stratégique de la fin de l’année est énorme. En réalité, cette annonce n’a rien d’une surprise. Déjà en septembre de l’an dernier puis au moment de l’accord signé par Netflix en début d’année, Disney avait fait comprendre qu’elle ne jugeait pas les conditions de l’accord – qui prévoit un investissement dans le cinéma français à hauteur de 4 % de son chiffre d’affaires réalisé en France contre une fenêtre d’exploitation ramenée à 15 mois et donc une exclusivité de 7 – suffisamment équitables.
{"type":"Banniere-Basse"}