Jour 5 aux Francofolies : triomphe des locaux de Malajube et Radio Radio, l’une des meilleures soirées du festival.
C’était certainement la soirée des Francos à ne pas louper. D’abord un concert de JP Nataf, ce qui est toujours une bonne nouvelle. Sur la toute nouvelle place des festivals, les Montréalais ont découvert le barbu le plus cool de France, JP Nataf, ex-Innocent, venu présenter son nouvel album Clair. Les locaux ne s’y sont pas trompés : accueilli par un public de connaisseurs, la Jipe a été reçu comme il se devait par Montréal, avec ses chansons d’une intelligence rares, si proches de celles de Bonnie Prince Billy (nul doute que si le gars du Kentucky était né du côté de l’Hexagone, il se serait appelé JP Nataf). Et puis c’est Malajube qui commence. Pour se ravitailler vite et manger beaucoup à la fois (la soirée va être longue), on prend un énorme hot dog avec beaucoup de moutarde : grave erreur, on en reparlera (l’homme d’expérience n’aurait certainement pas commis cette erreur).
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Malajube donc, en concert spécial au Théâtre Maisonneuve. Ça s’appelle « Cubes Rubiques », et personne ne sait vraiment de quoi il va s’agir. A part Laurent Saulnier, le programmateur des Francos, qui ricane dans son coin. Ça commence. Ambiance Krafwerk. Malajube est habitué comme dans Tron ou Star Trek, c’est selon. Un à la batterie top plastique, et trois aux synthés. La voix de Julien Mineau est vocodée, et le groupe joue ses chansons dans une ambiance 6.0 qui prends la salle à contre pied. C’est spatial, c’est beau, et Montréal est pris à revers par ces habitués des Francos. C’est comme si Malajube avait décidé d’être téléporter quelque part dans le futur, acceptant également de réduire le rythme de ses titres : on pense à Noumaïos dans Ulysse 31, qui était sempiternellement pendu dans les airs on ne sait pas trop comment. Derrière le groupe, un énorme Rubix Cub lumineux. C’est vraiment chouette.
Fin de l’expérience numérique. Une harpiste assure l’interlude. On se dit que ça doit être cool de vivre une harpiste, c’est assez beau dans un salon – la harpe hein, pas la harpiste, ne nous envoyez pas le FLM (Front de Libération de la Meuf). On se rapproche de Laurent Saulnier pour nous récolter un peu plus d’informations. Il nous en donne. Mais on ne vous les donne pas. Ah ah. Malajube déboule avec des sortes de choristes derrière lui pour des versions voix guitare acoustique de ses morceaux, c’est ambiance coin du feu. La version de La Valérie que joue groupe est tout simplement magnifique. Le public a du bol vraiment, la soirée est très chouette. Malajube rit beaucoup, les surprises sont encore nombreuses. Un petit entract. On boit des coups. On croise l’excellent Pierre Gourde qui nous annonce qu’il va être papa BRAVO. On revient vers la salle et les infos commencent à filtrer. Mmmm. Il serait question de métal.
La lumière s’éteint. Et qui arrive ouais, qui ? Voivod. Ouais les gars. Eh ben c’est un groupe de métal québécois, qui a influence Metallica, qui a accueilli Soundgarden en première partie. Ah. Le groupe de métal reprend donc des morceaux de Malajube, et ça le fait pas mal. Le public est hilare, il adore. Malajube vient rejoindre ses cousins métalleux sur scène. Ils ont l’air très petits. Les deux groupes jouent ensemble, c’est tellement drôle et tellement bien. Après ce moment métal, le groupe joue ses morceaux sans ambages. Des versions de Montréal – 40°, La Monogamie ou Etienne d’Aout qui vous laissent sur place. C’est beau, encore bravo pour cette idée : la soirée s’achève avec tout le monde sur la scène : les métallos, les choristes, la harpiste et Malajube. On en redemande.
Direction enfin, pour finir la soir, le Cabaret Juste pour rire où se produit le buzz de la semaine, Radio Radio. Le groupe, on vous prévient, chante en acadien donc ne contez pas sur nous pour vous dire ce qu’il raconte exactement. On sait que ça parle pas mal de meufs visiblement. Les gars, qui doivent adorer les Beastie Boys, sont dans une esthétique assez gay, c’est marrant. Les fille dansent devant eux comme des machines et la salle est pleine comme un œuf. On rit beaucoup, on danse beaucoup, c’est le hip-hop dans tout ce qu’il a de bon et de bienfaisant pour l’être humain. Malheureusement, la saucisse du début de soirée – vous avez vu, elle ne nous a pas oubliée, et nous non plus – a fait du mal et c’est le bide brisé que l’on doit abandonner le site pour de nouvelles aventures. L’homme d’expérience ne mange pas de hot dogs spicy avec deux tonnes de moutarde.
Photos : Pascale Boisclair
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