La mobilisation républicaine qui a débouché sur la victoire d’Emmanuel Macron n’est pas une fin en soi. A nous, citoyens, de rester vigilants.
Marine Le Pen aura donc été défaite le 7 mai au soir, grâce à une mobilisation républicaine dont la candidature d’Emmanuel Macron aura été le véhicule. Une nouvelle fois, l’ensemble d’une campagne présidentielle s’est articulé autour de la présence du Front national au second tour, voire du risque de sa victoire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cela n’est pas franchement une satisfaction. Dès l’annonce des résultats, Marine Le Pen, encore elle, annonçait une transformation en profondeur de son parti pour l’inscrire encore plus dans un paysage politique sombre et déclinant.
Au même moment, comme dans un épisode de The Walking Dead, des zombies gagnaient le plateau de France 2 pour célébrer l’avènement de leur trentenaire en chaussons (lire à ce titre dans L’Obs la liste des “100” avec qui Macron entendrait réformer la France, celle-ci est tout simplement effrayante).
Ces zombies s’appelaient François Bayrou, Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Gérard Collomb. Habitués des soirées électorales, ils tenaient salon pépouze devant un pays encore traumatisé, peignant du Macron dans le bon sens et faisant montre de leur relative employabilité, malgré leur âge avancé.
Deux fois plus de voix pour le FN qu’en 2002
Il aura alors fallu la lucidité d’un Alexis Corbière, porte-parole de La France insoumise, pour rappeler que l’élection d’Emmanuel Macron n’était pas simplement la fin d’une saison et le début d’une nouvelle, mais plutôt un énième point d’impact dans la lutte contre les idées de l’extrême droite, désormais portées par 34 % des votants – n’oublions pas ce score dramatiquement historique, largement supérieur à celui de Le Pen père (près de 11 millions de voix pour le FN au second tour en 2017, soit deux fois plus qu’en 2002).
Ensemble, les Français ont montré qu’ils étaient capables d’éviter les pièges populistes auxquels les Américains, et les Anglais un peu plus tôt, se sont fait prendre. Ensemble, ils doivent désormais comprendre comment il faut, dans les cinq ans qui viennent, parvenir à étouffer le remugle nationaliste. Le rôle d’Emmanuel Macron sera déterminant dans cet exercice, et il s’est engagé publiquement à y prendre sa part.
Mais c’est nous tous, citoyens, qui allons devoir nous engager profondément dans ce combat. C’est nous qui devrons pointer les dérives de certains politiques, de certaines personnalités publiques, de certains médias. C’est sur notre aptitude à mener ces combats, dans les urnes et en dehors, que dans cinq ans une nouvelle fois nous serons jugés. Il y a urgence.
{"type":"Banniere-Basse"}