Journaliste à Libération, Jonathan Bouchet-Petersen photographie les Parisiens au hasard de ses déambulations. Il voudrait rassembler ses clichés, publiés sur Instagram, dans une expo et un catalogue.
Depuis une dizaine d’années, Jonathan Bouchet-Petersen, journaliste à Libération, a développé la charmante manie de photographier les Parisiens qui croisent son chemin. Il se compare à un pickpocket qui capture des visages à la volée.
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Son smartphone toujours à la main, il a développé des réflexes furtifs. “Je suis comme un hypermnésique qui voit tout.” Il n’hésite pas, si besoin, à suivre quelqu’un pour ajuster son angle de prise de vue : “Robert Capa disait que si ta photo n’est pas assez bonne, c’est que tu n’étais pas assez près.”
Milliers de clichés
Au fil du temps, il a accumulé des milliers de clichés sur un compte Instagram : @paris_streetlife. “Parfois à l’heure du déjeuner, je préfère partir une heure ou deux en vadrouille plutôt que de me poser pour bouquiner.” Après avoir stocké toutes ses photos, Jonathan s’est persuadé d’“en faire quelque chose”. Oui mais quoi ?
Rapidement l’idée lui est venue d’organiser une “exposition sauvage” pour présenter ces instants fugaces et “rendre à la rue ce qui lui appartient”. Très enthousiaste, Jonathan Bouchet-Petersen est soucieux de réapprendre aux gens à se regarder. “On ne voit plus personne, les passants défilent juste devant nos yeux.” Lui aime observer les gens à une échelle individuelle. Leur singularité, leur particularité, leur humanité. “Je crois que chacun a un petit quelque chose qui mérite d’être mis en lumière.”
Quelque chose de bienveillant
Certains de ses clichés sont drôles, attendrissants, d’autres dépeignent une vision très poétique de Paris. On sent, en tout cas, dans l’œil de Jonathan, quelque chose de bienveillant. Pour pouvoir organiser une exposition, il a lancé une campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank (objectif : 2 200 euros).
“Evidemment, moi ce que j’aime, c’est le côté collaboratif, je voudrais que les gens qui aident financièrement à la réalisation de ce projet viennent coller les photos avec moi.” S’il récolte les fonds nécessaires, Jonathan Bouchet-Petersen espère éditer un petit catalogue au format Instagram pour regrouper les tirages qui auront été exposés. Pour donner à voir au-delà des likes momentanés.
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