Malgré son pseudo de robot électroménager, Apparat, aka Sascha Ring, est un artiste hypersensible dont la musique intensément mélancolique confine au merveilleux.
En 2003, le jeune boss du label allemand Shitkatapult signait Duplex, une ravissante odyssée électroacoustique dentelée de broken-beat. L’an passé, il composait avec l’incontournable productrice berlinoise Ellen Allien (sur le label Bpitch Control) le grand album techno-pop Orchestra of Bubbles.
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Moins accidenté, moins conceptuel que Duplex, encore plus mélodieux qu’Orchestra of Bubbles, Walls est un petit chef-d’œuvre symphonique. Des arrangements de violons à pleurer gai, un vibraphone enchanteur et une section guitare/ basse/claviers/boîte à rythme s’y entrelacent, tandis que de subtiles touches digitales (orages, breaks, distorsions) harmonisent en creux sa matière bouillonnante – à la fois dense et proche de la brisure.
Si l’electro-classique déchirante de Not a Number et de Useless Information, si les déconstructions nébuleuses de Limelight et de Fractales PT.1 revêtent la patte d’Apparat, Walls s’engage dans une déroutante partie de saute-mouton sonore. Le timbre du funky Raz Ohara envoûte ses fondations, entre r’n’b sensuel (Hailing From the Edge, Holdon) et poptronica rêveuse (Head up, Over and Over). Mais la meilleure surprise du disque émane de la propre voix d’Apparat, proche de celle de Thom Yorke. L’ensemble a été mixé par l’Américain Josh Eustis, du groupe electro mutant Telefon Tel Aviv. Et là, tout s’explique. Protéiforme, imprévisible, purement sublime, Walls réinvente la pop de demain.
Apparat sera en live à la soirée Panik à l’Elysée Montmartre le 22 juin 2007.
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