Carlos d’Olivier Assayas sortira finalement en salles dans une version de 2h45. Une évolution de l’oeuvre qui s’inscrit dans un certain processus créatif, selon l’auteur lui-même.
Après maints conflits, questions et débats lancés à Cannes et ailleurs, Carlos d’Olivier Assayas sortira bien en salles, le 7 juillet prochain. On découvrira le film – ou le feuilleton, ou la fiction, on se perd dans les dénominations – dans un montage de 2h45. Soit une version deux fois moins longue que l’ensemble des épisodes diffusés sur Canal +.
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Un signe que l’œuvre a trouvé son format véritable, ou au contraire qu’elle se trahit au profit des distributeurs? Pas de séparation, selon l’auteur.
« Ce montage est plus qu’un compromis. Depuis le départ, le film a deux formats. A cause de la polémique cannoise, la sortie du film en salles a été mise en cause, mais pour moi, il n’a jamais été question de favoriser l’exploitation cinématographique ou télévisuelle, il faut que les deux cohabitent. »
La version que découvriront les spectateurs de cinéma découle donc d’un processus mûrement réfléchi par le cinéaste :
« avec le monteur Luc Barnier, nous songions depuis le début du travail à cette version écourtée, à ce que l’on garderait ou non pour la sortie cinéma. Il fallait aboutir à une forme crédible pour la distribution. Les producteurs voulaient originellement un film de 2h20, mais j’ai défendu jusqu’au bout les 2h45. »
Mais le petit écran reste avant tout un vecteur.
« Si nous avons réservé les 5h30 à la télévision, c’est simplement que la liberté y était plus grande, du point de vue des méthodes de production et de la possibilité de développer une œuvre de longue durée. Paradoxalement, la télé a été un espace de liberté, alors qu’on s’adresse au grand public avec la sortie en salles. Mais elle ne me stimule pas vraiment et je ne pense pas pouvoir retravailler de la même façon, en affrontant la logique du cinéma français : ça a ouvert une brèche, mais c’est trop complexe pour que je m’y aventure à nouveau. »
La télévision comme moyen et non comme fin : malgré tout, le grand écran a déterminé la forme de l’œuvre, toute hybride qu’elle soit.
« Ca peut sembler archaïque, mais pour moi une œuvre filmique est destinée à la projection. D’ailleurs, je souhaiterais qu’on puisse un jour montrer le film de 5h30 en salles. ».
Carlos semble donc loin d’avoir fini de vivre et de se développer. A suivre…
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