Dimanche 29 mai, le plus célèbre tableau du monde a été victime d’un lanceur de tarte. Un geste que le vandale revendique comme un appel à la conscience écologique.
Le sourire légendaire de Mona Lisa recouvert de crème pâtissière comme d’un rouge à lèvre. L’image a fait le tour du monde, immortalisée sur les réseaux sociaux par les visiteurs quelques secondes après l’incident. L’un des vigiles, filmé, tente difficilement d’essuyer la crème qui s’étale sur la vitre protectrice du tableau. “Pensez à la Terre (…) Il y a des gens qui sont en train de détruire la Terre, pensez-y. Tous les artistes, pensez à la Terre. C’est pour ça que j’ai fait ça. Pensez à la planète”, revendique le coupable, un homme de 36 ans déguisé en vieille femme, simulant un handicap dans un fauteuil roulant.
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“Installé à proximité de l’œuvre, cet individu a lancé sur la vitrine de la Joconde, une pâtisserie qu’il avait dissimulée dans ses effets personnels. Ce jet n’a eu aucune conséquence sur le tableau, qui n’a subi aucun dommage. L’individu a immédiatement été saisi et évacué par les agents d’accueil et de surveillance puis remis à la police, venue sur les lieux. Le Musée du Louvre a déposé plainte”, explique le musée dans un communiqué. L’individu a été admis à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police et une enquête pour “tentative de dégradation d’un bien culturel” a été ouverte.
Une œuvre ciblée par de multiples agressions
La Mona Lisa n’a guère la vie tranquille. En 1911, elle est kidnappée par le vitrier italien Vincenzo Peruggia, qui s’occupait de la mise sous verre des œuvres du musée. Elle sera retrouvée et raccrochée au mur du Louvre en 1914. En décembre 1956, cette fois, un Bolivien lance une pierre sur la Joconde, ce qui lui abîme le coude gauche. À l’issue de cet incident, le tableau est placé sous une vitre sécurisée. En visite au Japon en 1974, la Joconde est assaillie de peinture rouge par une femme, avant d’être de nouveau vandalisée en août 2009 par une visiteuse russe qui projette une tasse de thé vide en direction du tableau.
Depuis 2005, la Joconde repose derrière une vitre blindée, un caisson spécial où l’humidité et la température sont contrôlées. Une protection nécessaire puisque l’œuvre la plus célèbre du monde voit défiler des millions de visiteurs chaque année et que sa valeur inestimable ne permet pas à l’État de lui prodiguer une assurance. “Si l’assurance principale contre la perte n’a pas été prise, c’est pour trois raisons : le tableau est pratiquement inestimable, la prime aurait été de toute manière exorbitante et, en cas de vol, le fait qu’il ne soit pas assuré supprime toute possibilité de chantage auprès des compagnies”, expliquait le journal Le Monde lors du voyage de la Joconde aux États-Unis, en 1962.
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