Ces gars-là ne sont pas adeptes des mesures d’économie d’énergie.
Avant de se dévouer corps et âme à Shy Child, Pete Cafarella avait participé à Supersystem et El Guapo, deux formations géographiquement et musicalement partagées entre Washington et New York, et qui n’ont pas survécu à leur incapacité à choisir entre indie-rock radical et éclaircies pop. Le monde actuel n’ayant pas besoin d’un groupe associant guitares acérées et synthés eighties, Cafarella a choisi de miser à plein temps sur Shy Child, le duo qu’il forme avec Nate Smith et qui s’est déjà fendu de remixes pour Editors ou Futureheads.
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Avec Shy Child, la notion de groupe se voit réduite au minimum, Cafarella se chargeant des synthés et du chant tandis que son compère assure la rythmique derrière ses fûts. Une formation minimale qui réussit toutefois à se produire de manière physique sur scène, où Cafarella tient son instrument en bandoulière et assure des lignes de synthé à deux mains. En studio, Cafarella et Smith ne lésinent pas sur les sirènes, les percussions et les trompettes pour envahir l’espace, permettant avec ce cumul des fonctions de se poser en héritiers de l’electro-punk de LCD Soundsystem autant que de la production syncopée des Neptunes.
Le single Drop the Phone évoque d’ailleurs une version blanche de Rock Star, la bombe qu’avait enfanté N.E.R.D, le groupe de Pharrell Williams et Chad Hugo. Sur d’autres titres, Shy Child décape le grime à l’acide (Kick Drum) ou se fait post-punk du troisième type avec des guitares remplacées par des synthés criards. Enfin, les mélodies parviennent parfois à reprendre le dessus et l’enfant timide se laisse caresser (The Volume, What’s It Feel Like) pour mieux faire partager le plaisir de la power-pop efficace (Summer). Un enfant timide mais, surtout, un enfant mutant et sauvage.
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