Dans un brillant mélo fantastique, Léa Mysius imagine la télétransportation d’une gamine dans le passé de ses parents.
Cinq ans après l’incandescent Ava qui révéla la toute jeune Noée Abita, le second long métrage de Léa Mysius était très attendu. Il faut dire qu’entretemps, la réalisatrice de 33 ans passée par La Fémis n’a pas chômé puisqu’elle est co-scénariste ces dernières années d’Arnaud Desplechin, d’André Téchiné, de Jacques Audiard et dernièrement sur Stars at Noon, le film de Claire Denis (également présent en Compétition).
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Les Cinq Diables a sans doute, quelque part et partout, les défauts de ses qualités : un côté foisonnant qui braconne sur les terres du conte et du soap familial, en passant par la magie vaudou et le plot fantastique façon nouvelle revisitée de Stephen King. Tout cela concourt à en faire un objet passionnant, mais un peu bancal. Un film funambule dont la boussole est un amour du scénario baroque, chevillé à celui, tout aussi puissant, des comédien·nes. Adèle Exarchopoulos, Sally Dramé, Swala Emati et Moustapha Mbengue nous entraînent dans une histoire d’amour et de mort uchronique à base de potion magique, et devinez quoi ? On y croit. À cette petite fille planquée sous son afro qui se sauve du racisme ambiant par ses super-pouvoirs, à cette histoire d’amour triangulaire par-delà le bien et le mal, à ces montagnes magiques échappées d’un épisode de Twin Peaks.
Avec ce beau film, tout en reflets inversés et failles spatio-temporelles, un peu diabolique à sa façon, Mysius bouscule les normes et fait un bond vers le futur de la fiction.
Les Cinq Diables de Léa Mysius avec Adèle Exarchopoulos, Sally Dramé…
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