Fort d’un beau casting (Oklou, Caroline Polachek ou Damon Albarn) l’Australien repart dix ans en arrière pour mêler dubstep et hip-hop. Mais était-ce bien nécessaire ?
Qu’attendre encore du wonky, désignation grossière de la fusion entre dubstep et hip-hop ? Dix ans après la phase d’engouement qui a propulsé le genre dans les discothèques de toute une génération d’adolescent·es, comment appréhender le retour d’une des figures les plus adulées du registre ? Voilà le type de questions auxquelles le troisième album de Flume prend plaisir à ne pas répondre.
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Alors que le dubstep et ses déformations ne trouvent aujourd’hui leur place que dans les franges les plus déconstruites de la musique électronique, l’Australien Harley Streten signe son retour avec un disque d’une accablante banalité, empreint d’une paresse que même son casting de rêve (Oklou, Caroline Polachek et Damon Albarn en featurings, entre autres) n’arrive pas à camoufler.
Ainsi, Palaces traîne son auditoire une décennie en arrière avec sa succession de titres souvent palpitants (Highest Building), mais au surdécoupage trivial. S’il demeure malgré tout une variété de textures et un éventail d’inspirations (du glitch au field recording) bienvenus, Palaces peine à convaincre que le registre de son auteur n’est pas éculé – et ce même dans ses moments les plus inspirés, comme lorsqu’il émule avec embarras les expérimentations d’Arca sur Only Fans. À en regretter l’audace de la mixtape Hi This Is Flume (2019), qui avait prouvé que Flume sait être un grand producteur.
Palaces (Transgressive Records/PIAS). Sorti depuis le 20 mai. Concert le 16 juillet à Paris (L’Olympia).
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