Teen movie confiné sous couvre-feu nucléaire, un film gracieux mais sans surprise.
Drôle d’impression que celle de découvrir aujourd’hui ce long métrage qui semble tout droit tiré d’une certaine vague de teen movies pavillonnaires à la française sortis au début des années 2010. Des films empreints parfois de fantastique suggéré, avec électro ambiante, lampadaires qui grésillent, atmosphère humide et électrique, lumière légèrement bleutée, et dont Fabrice Gobert (Simon Werner a disparu…, Les Revenants) en serait le principal représentant.
L’Été nucléaire est cependant bien un film de 2022, qui imagine un accident nucléaire majeur dans une campagne française, et ses conséquences pour un petit groupe de vingtenaires contraints de se reclure dans une maison de la zone à évacuer, en y attendant les secours dans l’angoisse de l’irradiation.
La peur de la contagion
Auteur d’une variété d’œuvres touchant à la fois au théâtre, à l’opéra ou au documentaire (dont le magnifique Julien visible sur Tënk), notamment attachés à des sujets comme la jeunesse, la ruralité ou les deux, Gaël Lépingle signe ici sa fiction la plus classique. S’il s’attache à saisir au mieux la sensualité de ses interprètes (dont Shaïn Boumedine, de Mektoub My Love) ainsi qu’à faire sentir la menace sourde et invisible de la contagion, le résultat est néanmoins comme englué dans une certaine représentation affectée de la jeunesse, prise dans des gimmicks de gestes et de langue quelque peu dépassés (beaucoup de “les gars”, par exemple). Bien qu’il ne manque pas de délicatesse, le film semble arriver un peu tard pour vraiment convaincre.
L’Été nucléaire de Gaël Lépingle, en salle le 11 mai