Chaque mois, retrouvez dans “Les Inrockuptibles” le meilleur des expositions à voir en France.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Düsseldorf à Saint-Étienne
Il est l’un des plus éminents représentants de la fameuse école de Düsseldorf. Thomas Ruff, comme Thomas Struth ou Andreas Gursky, fait ses classes auprès de Bernd et Hilla Becher, et fera entrer dans les années 1980 la photographie dans son ère plasticienne.
En grand format, de facture ultra-léchée et préférant l’image trouvée à la prise de vue, il se passionnera d’abord pour les photographies d’identité avant de s’acheminer vers les images du guerre : la vision nocturne testée durant la guerre du Golfe en 1990, ou plus tard, les vues pixellisées en jpeg.
À Saint-Étienne, l’exposition fait le tour de plus de quarante ans de carrière à travers une centaine d’œuvres. Des images satellites aux vues floues de films porno, tous les registres de l’image contemporaine se retrouvent scrutés dans un travail indispensable pour qui veut comprendre le régime des images aujourd’hui.
Thomas Ruff. Méta-Photographie, du 14 mai au 28 août au MAMC+, musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne.
Les icônes à fleur de pigment
Ses sujets comprennent le couple Obama ou Kanye West, aussi bien que les princes Harry et William ou encore John Lennon. Dans ses petits formats, Elizabeth Peyton peint d’après photo, à touches rapides, légères, presque diaphanes. Dans les années 1990, l’Américaine fut l’une des figures du renouveau de la peinture figurative.
Sa fascination pour les stars et les célébrités, leur aura éternelle mais également leur élégante fragilité, elle l’a conservée depuis, tout aussi obsessionnelle chez elle que chez un Andy Warhol – dont elle se revendique. Peu vue en France, son exposition à la galerie Ropac est l’occasion de prendre également la mesure avec sa technique : les détails surnagent du fond, réintroduisant l’intimité pour mieux faire reculer la circulation “mass-médiatique” des icônes.
Elizabeth Peyton. Transformer, du 4 mai au 18 juin à la galerie Thaddaeus Ropac Paris Marais.
La vie devant soi
L’exposition s’appelle “la vie nouvelle”, mais pour la trouver telle, pleine d’espoirs et d’utopies, c’est dans les années 1960-1970 qu’elle nous plonge. Plus précisément, au cœur de l’effervescence créative de l’Italie d’alors : le cinéma, la littérature, mais aussi les arts plastiques s’allient, au point que l’on parle parfois de seconde Renaissance italienne.
En arrière-plan se trouve la transformation de l’Italie, son industrialisation, son contexte d’instabilité politique, son féminisme naissant également. À Nice, l’historienne de l’art Valérie da Costa, commissaire de l’exposition et spécialiste de l’art italien, réunit une cinquantaine d’artistes, beaucoup de femmes, d’oublié·es de l’histoire aussi : Carla Accardi, Archizoom, Piero Gilardi, Marisa et Mario Merz ou encore Marinella Pirelli.
Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l’art en Italie 1960-1975, du 14 mai au 2 octobre au MAMAC, musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice.
Mémoires vives
Aux États-Unis, Xaviera Simmons a exposé dans les plus grands musées, mais à Paris, l’exposition que lui consacre, suite à sa résidence parisienne, la fondation Kadist est sa première en France. Chez l’artiste, qui pratique aussi bien, et par cycles, la photographie que la performance, la vidéo, la peinture ou l’installation, le médium est défini par le projet, avec en ligne de fond, un regard décolonial et queer porté sur la mémoire, ses lieux de préservation et ses modes d’écriture.
À Kadist, son projet plonge dans la collection d’images d’archives de The AFRO-American Newspapers, afin de les donner à voir autrement, avec les systèmes perceptifs et les schémas représentatifs actuels, pour en recharger la portée. Soit l’histoire des soubassements coloniaux des États-Unis et des puissances européennes, telle qu’elle nous est mise au jour à travers ses strates feuilletées et néanmoins persistantes.
Xaviera Simmons. Nectar, du 5 mai au 24 juillet à Kadist à Paris.
Garçons pas sages
L’artiste Tom of Finland (1920-1991), finlandais donc comme l’indique son pseudonyme, est rentré dans l’histoire pour ses dessins ultra-minutieux au crayon à papier des archétypes masculins (musclés et moustachus) de la culture gay. À partir des années 1970, il publie d’abord des BD avant d’intégrer le monde de l’art et de faire connaître ses personnages : motards, soldats, policiers, marins, bûcherons, en uniforme détourné ou en total look cuir.
À Venise et à Pantin, le project-space The Community lui rend hommage, par l’entremise d’un panorama élargi d’œuvres issues de la collection de sa fondation qui, habituellement sise à Los Angeles, est ici présentée pour la première fois au public. Si celle-ci se dédie à la préservation d’œuvres d’artistes LGBTQI+, les œuvres sont en grande partie des découvertes – avec pour les grand noms, Kenneth Anger, Peter Berlin ou John Waters.
AllTogether. du 8 mai au 26 juin à The Community Centre à Pantin.
{"type":"Banniere-Basse"}