Le magnifique album de Villagers sera dans les bacs lundi, mais nous vous en offrons l’écoute intégrale en partenariat avec Deezer, accompagnée de la présentation que nous avions faite du brillant Irlandais il y a quelques semaines. Week-end radieux garanti.
On se souvient encore du choc ressenti à l’écoute de The Divine Comedy, one-man band travesti en véritable groupe. Comme chez Villagers, ça se passait en Irlande, loin du regard inquisiteur de toute industrie, de tout média : un anonymat qui laisse le temps de s’inventer un univers, de paufiner un astronomique catalogue de mélodies, de ruminer des contes et histoires qui feront ensuite rêver debout.
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On le sent bien à l’écoute des premiers morceaux des Villagers : Conor J. O’Brien, citoyen unique du groupe, y a lui aussi mis toutes ses économies. Des années de frustration, mais surtout de labeur, d’enluminures, de patience. Becoming a Jackal est ainsi, dans le feutre et l’humilité, une démonstration de force : celle d’un jeune songwriter suffisamment sûr de son fait, maître insolent de ses sources, pour dilapider d’entrée le genre de mélodies et d’harmonies en cascades que tant d’autres auraient prudemment étalées sur deux ou trois singles.
Rien de révolutionnaire, pourtant, dans une forme soignée, délimitée par quelques glorieux anciens – pas sourd, Conor J. O’Brien a ouvert pour Neil Young et fatalement écouté Simon & Garfunkel, Prefab Sprout ou des troubadours américains à la Wilco, à la Ben Kweller. Mais ce qui sidère dans cette brocante, c’est l’absence de poussière, l’euphorie de chants qui envoient valdinguer contre les murs, en boules de caoutchouc, le spleen pourtant palpable de ce timbre ébréché.
Album : Becoming a Jackal (Domino/PIAS), sortie le 31 mai.
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