La productrice galloise signe un troisième album intransigeant à la beauté polaire.
La pochette d’un disque ne reflète pas toujours son contenu, mais il suffit d’aligner celles de Kelly Lee Owens pour se faire une idée de l’évolution musicale de la Galloise depuis son premier LP paru en 2017.
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En seulement trois albums, le portrait monochrome de la productrice n’a eu de cesse de se dérober jusqu’à finir par ne laisser apparaître qu’une vision oblique et déformée des plus inhabituelles. À l’image de cette silhouette singulière, voire radicale, qu’affiche LP.8, les titres de ce troisième long délaissent les réjouissances pop d’alors pour s’aventurer sur des territoires plus sombres et éthérés qu’à l’accoutumée.
Pour cause, Kelly Lee Owens a profité de la pandémie pour aller se confiner dans le froid polaire d’Oslo et tenter d’ouvrir de nouvelles perspectives en collaborant avec l’une des grandes figures de la musique bruitiste norvégienne, Lasse Marhaug.
De la bande de Genesis P-Orridge au mysticisme d’Enya
Avec l’idée de faire converger certaines influences du duo pour mener à bien ce nouveau projet (Throbbing Gristle pour le Norvégien, Enya et le mysticisme celte pour la Galloise), LP.8 se veut ambivalent sans faire de compromis. Derrière la rudesse des machines et autres sonorités industrielles chères à la bande de Genesis P-Orridge (Release, Voice, Sonic 8), Kelly Lee Owens façonne alors de sublimes plages d’ambient où s’articulent ses traditionnels assemblages de voix et autres couches synthétiques célestes. Tout y est brutal et délicat, puissant et fragile, et surtout noir et blanc. Les pochettes l’ont toujours été.
LP.8 (Smalltown Supersound/Modulor). Sortie physique le 10 juin.
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