Si vous cherchiez un point commun entre la Belgique et le Québec, en voici un : des talents exceptionnels.
Il est 18H quand les portes d’un hôtel cool de la capitale belge s’ouvrent pour accueillir la 8ème édition des sessions Fifty fifty. Depuis septembre dernier, ces showcases privés rassemblent un public de curieux et de professionnels, invitant à jouer et à croiser sur scène des talents du royaume de Belgique avec la scène internationale.
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Comme à chaque fois, les premiers invités se pressent déjà et en profitent pour se diriger vers le bar récupérer leur gin tonic. Car oui, chaque invité a le droit a un gin tonic offert. De quoi remettre en question la domination de la bière en Belgique, au moins durant quelques secondes. Dans les hauts-parleurs, les noms des anciens talents passés par la session fifty fifty résonnent : Loyle Carner, Papooz, Coely, WWWater, Peter Peter ou encore Agar Agar. De quoi faire rêver !
Halehan, la révélation belge du printemps
Avant le premier concert, on croise Halehan, grand artiste originaire de Uccle (au sens littéral comme figuré). « Je suis un peu stressé » nous confie t-il, « je ne fais pas tant de concerts que ça, et quand ça arrive, ça me met pas mal la pression ». Heureusement, il n’est pour une fois, pas seul sur scène mais accompagné de quatre musiciens et choristes. « J’ai davantage envie de jouer en groupe, c’est quelque chose qui me plait, je trouve que ça rajoute vraiment quelque chose » nous explique le chanteur de 23 ans.
19H30, le concert débute. Il démarre son showcase, applaudi par la foule qui commence à s’amasser au premier rang, et nous séduit avec les mélodies pop-folk de son premier EP (Temple of Maia), sorti il y a de ça quelques mois. Timidement, il nous interprète ses futurs succès Whirlwind, Feather Light, Maia… Et lorsque sa voix puissance s’élève, imperturbable, nous voilà tout bonnement envoûtés. Flora, venue assister au concert, chuchote dans le public : « On dirait la voix du mec de The XX non ? C’est fou ». Une ressemblance plus que prometteuse. Enfin, le dernier morceau, en duo avec le batteur, confirme toutes nos attentes. C’est un grand et bel avenir qui se dessine pour Halehan.
Retrouvez les photos du concert d’Halehan ici.
Aliocha, un songwriter canadien à la voix d’or
Après une longue pause, et une nouvelle tournée de gin tonic, c’est au tour d’Aliocha d’entrer sur scène, accompagné de trois fidèles musiciens (dont son frère cadet Volodia). Quelle impatience de le retrouver ici, après son passage remarqué au festival MaMa en 2016 et sa prestation flamboyante en devant de rideau pour le festival inRocKs en novembre dernier ! Et pour son deuxième passage à Bruxelles, le bouche à oreille semble avoir fonctionné à merveille puisque la salle est pleine à craquer.
Le Québécois se lève de son tabouret, pose son verre de vin blanc, et entame son premier titre en souriant. Pour son second morceau, Aliocha précise au public que ses paroles sont destinées à quelqu’un de très désagréable : « mon guitariste m’a fait remarquer que la chanson semblait s’adresser à Donald Trump. Dans le contexte actuel, je choisis de la dédier à Marine Le Pen ». Un acte engagé et approuvé par la foule en ces temps troublés par l’entre-deux tours… Puis, il enchaîne les titres de sa voix cristalline, notamment Sarah, un incontournable tube pop folk, ainsi qu’un titre inédit de son premier album à venir, Eleven Songs (prévu pour le 2 juin prochain).
Le concert se termine avec de chaleureux applaudissements : « Le public nous a vraiment porté, d’habitude on joue dans notre petite bulle puis on essaye de la transmettre au public, là tout le monde était vraiment dans le même wagon » déclare Christian, guitariste à la chemise fleurie. Arrêté par une fan quelque mètre plus loin, Aliocha ironise gentiment : « moi mon but c’est vraiment d’être le plus connu possible. Disons 5 000 fans, allez ». Avant de préciser : « Je rigole hein! ». Il en profite pour nous parler de son idole Bob Dylan et de son aura : « Tout le monde l’a tellement mystifié, c’est ce qui a fait sa perte finalement. Quand il disait « voici mon message », tout le monde criait « waouh » sans avoir entendu, et plus il répétait « écoutez mon réel message », plus les gens criaient « waouh », c’est dommage, n’est ce pas ? » Pointant du doigt les dérives insensées du pouvoir, son message semble résonner bien tristement avec l’actualité…
Vous pouvez revivre les sessions fifty fifty précédentes en vidéo, sur la page Facebook, dont celle de WWWater ci-dessous :
Enfin, pour ceux qui n’auraient pas pu assister aux concerts, Halehan et Aliocha se produiront à Bruxelles dans le cadre des Nuits du Botanique les 15 et 16 mai prochain. Et pour les Parisiens, Aliocha viendra enflammer ce soir même la Maroquinerie parisienne.
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