L’an passé, Kim a eu l’idée de sortir un single par semaine. Il les compile. Fou, doux et passionnant. Critique et écoute.
Dans la petite famille des hyperactifs un peu dingos, Kim n’a pas à complexer. Stakhanoviste nonchalant, explorateur fou des genres et des formats, il montre à lui seul les possibilités infinies de la pop : depuis l’adolescence, il a publié une vingtaine d’albums, incarné mille personnages et multiplié les projets sans se soucier ni de réussite, ni de quoi que se soit d’autre. L’année dernière, on l’a même côtoyé pendant les sélections de la tournée inRocKs lab, où il fut un animateur de prestige.
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Plus rien n’étonne venant de lui, pas même sa dernière idée : en 2013, il a sorti un single par semaine, tous les lundis, chacun étant accompagné d’un clip DIY. Au final, il y a logiquement cinquante-deux morceaux à écouter, lesquels sont rassemblés dans un joli coffret fabriqué à la maison et composé de trois disques, deux minitoiles et un sticker, le tout illustré de dessins rappelant gentiment Le Petit Prince. A 35 ans passés, Kim est l’éternel enfant qui continue de gribouiller sur papier les contours de sa vie, comme s’il essayait de représenter, dans un flou salvateur, les drames enfouis d’une famille de musiciens.
Sur Dreamarama, il continue de rêver en explorant les joies du psychédélisme. Evoquant tour à tour Sufjan Stevens, Of Montreal, Connan Mockasin et certains groupes de rock, de punk et de glam qu’on n’apprécie plus qu’avec un bon sens du décalage, Kim mélange morceaux instrumentaux, vrais tubes et choses plus insignifiantes dans un maelstrom inédit, que les plus flemmards auraient raison de jalouser. Parfois, il semble se moquer des années 50, 60, 70, mais on le soupçonne surtout d’être très sérieux dans ses blagues, et de tout faire de façon convaincue, comme l’outsider qu’il est. Dreamarama est un petit chef-d’œuvre d’art brut.
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