Architecture pragmatique, budget raisonnable, le Centre Pompidou-Metz mise sur des espaces volumineux et une programmation hors normes.
Voici quelques semaines que Warhol, Dalí et Picasso font passer le message dans le métro parisien : “Je m’installe à Metz.” C’est désormais chose faite, avec l’inauguration du Centre Pompidou-Metz, l’antenne autonome du Beaubourg parisien.
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En réalité, le décompte a commencé dès les premières images du bâtiment “coiffé” conçu par l’architecte japonais Shigeru Ban, un champignon atomique qui aurait poussé en périphérie du centre-ville messin, à quelques mètres de la gare qui place désormais Paris à moins d’une heure et demie. En termes architecturaux donc, c’est une réussite : l’élégance du bâtiment camoufle la prouesse technique de l’assemblage des 18 kilomètres de poutres de la charpente sinusoïdale (simplement posée sur un mât central de 77 mètres de haut, elle devient translucide la nuit) et des trois containers suspendus qui accueillent les expositions.
« Un musée pour aujourd’hui »
Le tout aura coûté 70 millions d’euros, moins que son voisin luxembourgeois, le Mudam, ou que le Louvre-Lens. “On ouvre le même mois que le Maxxi de Zaha Hadid à Rome”, raconte Laurent Le Bon, le piquant directeur du Centre Pompidou-Metz.“Ici nous sommes exactement dans un processus inverse, le lieu est plus modeste, plus pragmatique, ce n’est pas le musée de demain mais un musée pour aujourd’hui.”
Et ça démarre avec un premier cycle de six mois consacré aux chefs-d’oeuvre du XXe siècle. “C’est tout naturellement que nous sommes passés du couvre-chef au chef-d’oeuvre, s’amuse encore Laurent Le Bon, il s’agit d’une petite histoire de l’art en réduit, nous avons choisi les blockbusters de nos collections.”
Résultat, un choix de près de 800 oeuvres (Matisse, Bacon, Le Corbusier, Nauman ou Boltanski…) censé démentir, comme l’explique le secrétaire général du Centre de Metz, Emmanuel Martinez, “les rumeurs selon lesquelles il n’y aurait à Metz que les rebuts du Centre Pompidou-Paris”.
Cinéma, design, architecture et danse
En parallèle, le Centre Pompidou-Metz accueille un cycle cinéma et une carte blanche au chorégraphe icônophile Jérôme Bel qui se dit “particulièrement attaché à une conception élargie de l’art défendue par le Centre Pompidou- Paris et Metz, à savoir la présentation non plus des seuls beaux-arts mais aussi du cinéma, du design, de l’architecture et maintenant de la danse”.
Claire Moulène
Centre Pompidou-Metz, 1, parvis des Droits-de-l’Homme, portes ouvertes du 12 au 16 mai. Accès gratuit au bâtiment et à l’exposition « Chefs-d’oeuvre ? », tél. 03.87.15.39.39.
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