La moitié des Françaises considèrent la candidate du Rassemblement national comme féministe, selon un sondage Ifop. Pourtant, la réalité est tout autre. Démonstration.
“Le progrès, c’est de permettre aux femmes de rester à la maison”, affirmait Marine Le Pen, en 2012, alors candidate au premier tour de l’élection présidentielle. Dix ans plus tard, dans cet entre-deux-tours, l’Ifop révèle que 49 % des femmes considèrent Marine Le Pen comme féministe, contre 30 % pour Emmanuel Macron. Un sondage réalisé avec un questionnaire en ligne entre le 11 et le 13 avril et qui a réuni “un échantillon national représentatif” de 1 039 femmes âgées de 18 ans et plus. À prendre donc, avec des pincettes.
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La candidate d’extrême droite a-t-elle donc un programme féministe ? Spoiler alert : Non. Bien qu’elle se dise sensible à la cause des femmes – elle a, par exemple, adressé une “lettre aux Françaises” publiée dans le journal quotidien Le Figaro le 7 mars, son programme ne consacre que très peu de lignes (et elles sont assez problématiques dans l’ensemble) aux questionnements féministes. En outre, les femmes n’y sont représentées qu’au sein des chapitres consacrés à la famille et à la sécurité (le fameux Travail Famille Patrie) où elles retrouvent leur fonction première, celle de pondre : “Faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la Nation, et la perpétuation de notre civilisation”, écrit Marine Le Pen. Bien loin d’une logique émancipatrice, son discours ne circule que dans un sens, celui du foyer. Et si elle propose des aides aux mères isolées, c’est pour mieux promouvoir son schéma de “préférence nationale”. Aider les femmes oui, mais pas toutes. Lutter contre les violences conjugales et le harcèlement de rue ok, mais pour mieux asseoir sa politique raciste et discriminatoire.
Effets de manche
Les effets de manche de son programme ne font en rien oublier la politique anti-féministe menée jusqu’ici par son partie. “À l’Assemblée nationale, comme au Parlement européen, Marine Le Pen et les élus de son parti se sont opposés quasiment unanimement et systématiquement aux textes qui promeuvent l’égalité entre les femmes et les hommes”, dénoncent plusieurs associations de défense des droits des femmes dans une tribune publiée dans le JDD. Un autre appel, publié par l’hebdomadaire Elle, rejoint par 170 personnalités dont l’actrice Aïssa Maïga, la chanteuse Juliette Armanet et l’économiste Julia Cagé, affirme que “Marine Le Pen est une femme, mais elle ne défend pas les droits des femmes”. Toutes ces voix cherchent, ainsi, à rappeler le danger que représentent les idées politiques du parti de Marine Le Pen pour les femmes. Si la candidate cherche, depuis plusieurs années, à se démarquer en tant que femme, elle ne s’engage pas pour autant à faciliter l’accès à l’IVG, ni à diminuer les inégalités salariales.
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