Tout en racontant le poète et chanteur américain, “À la recherche de Gil Scott-Heron”, la BD documentaire de Thomas Mauceri et Sébastien Piquet, évoque avec souffle l’Amérique des années 2000.
Il y a des rendez-vous manqués qui, malgré l’échec, changent des existences. C’est ce qu’a vécu le réalisateur et scénariste Thomas Mauceri avec Gil Scott-Heron, poète américain soul et pionnier du rap.
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Quand celui-ci meurt à l’hôpital le 27 mai 2011, le Français attend dans le couloir et, depuis trois ans déjà, de lui parler, en face à face, du documentaire qu’il a en tête. À la place, il hérite d’un rôle ingrat : informer les proches de Scott-Heron de son décès.
Avec le dessinateur Sébastien Piquet, aussi à l’aise pour retranscrire la liesse des scènes de foule que le silence des moments plus intimistes, Mauceri revient sur une fascination née dix ans plus tôt sur le campus du New Hampshire. Là, il entendit pour la première fois la voix rocailleuse de Scott-Heron, devenue pour lui source d’inspiration.
La découverte de la culture afro-américaine, un témoignage sur les États-Unis de Bush Jr., d’Obama et de Trump…
Dans ce roman graphique enlevé et bouillonnant se mêlent plusieurs récits : la découverte de la culture afro-américaine, un témoignage sur les États-Unis de Bush Jr., d’Obama et de Trump, et aussi, en guise de fil rouge, un aperçu de l’œuvre de Scott-Heron à travers des coups de projecteur sur ses morceaux phares. Contre toute attente, grâce à ces narrations enchevêtrées, cette histoire d’une non-rencontre, à la fois artistique, sociale et politique, tient en haleine.
À la recherche de Gil Scott-Heron de Thomas Mauceri et Sébastien Piquet (Les Arènes), 328 p., 24 €. En librairie le 12 mai.
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