Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
I Comete de Pascal Tagnati
Sur deux heures, Pascal Tagnati saisit une suite de petites scènes en plan fixe comme on chercherait à faire le tour d’une émotion, à épuiser le goût d’un lieu et de celles et ceux qui y habitent. Le cinéaste, qui s’offre un rôle dans son film, excelle dans cette manière de transformer l’été en principe d’écriture qui redistribue les cartes, mélange les corps et les destins et, enfin, arrache l’île de Beauté à ses habituels clichés politiques. Par Murielle Joudet
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Qui à part nous de Jónas Trueba
Qui à part nous n’a pas vraiment pour visée d’enregistrer le temps qui passe, et son émotion n’est pas tout à fait du côté de la mémoire, de la puissance mélancolique des images qui, une fois capturées, renferment déjà un temps révolu. C’est avant tout un grand film de parole, d’action, un film au présent permanent, et ce malgré les années qui défilent à l’écran. Par Marilou Duponchel
L’Enfant de Marguerite de Hillerin & Félix Dutilloy-Liégeois
Magnifiquement cadré, L’Enfant est un film de fantômes et de fantasmes qui ne s’emboîtent pas les uns dans les autres. Le chef opérateur Mario Barroso livre une image absolument somptueuse et limpide, comme un écrin merveilleux pour une histoire complexe racontée par deux jeunes cinéastes ambitieux, dont L’Enfant est le premier long métrage très prometteur. Par Jean-Baptiste Morain
Ogre d’Arnaud Malherbe
Contrairement aux précédents travaux de la boîte de production The Jokers (Teddy, La Nuée…) qui parvenaient adroitement à tisser un alliage entre peinture sociale et exploration du film de genre, le film d’Arnaud Malherbe est aussi inopérant sur les deux tableaux : autant sur la description sociologique des violences et la rivalité d’une certaine ruralité (qui pouvait laisser présager une métaphore de l’affaire Grégory) que sur l’écriture du fantastique. Par Ludovic Béot
Murina d’Antoneta Alamat Kusijanovic
Avec ses atours très simples, presque lisses au départ, comme la mer qu’elle filme, le premier long métrage de la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanović ne fait pas de vagues. Mais son univers s’insinue après cette première vision et s’incruste dans notre imaginaire, à coups de motifs iconiques qui sont la marque des grands films. Par Emily Barnett
My Favorite War d’Ilze Burkovska-Jacobsen
Entremêlant avec une fluidité remarquable l’animation aux photos de famille et d’archives à des prises de vues de la cinéaste retournant chez elle, My Favorite War témoigne du déploiement redoutable de la propagande et l’endoctrinement dès le plus jeune âge par le biais du système éducatif. Par Ludovic Béot
Le Secret de la cité perdue d’Adam & Aaron Nee
En filant la métaphore “on ne juge pas un livre à sa couverture”, dans une démarche honnête de réhabilitation de la comédie romantique, le film joue avec son public et cherche ainsi à prendre ses distances avec lui-même, à se commenter et à se réécrire. On peut regretter qu’il se coupe l’herbe sous le pied, avec ce petit jeu de mise en abyme trop sage et convenu. Par Arnaud Hallet
Les SEGPA d’Ali & Akim Boughéraba
La morale est un peu doucereuse (il n’y a pas d’élève perdu, tout le monde peut réussir, etc.), mais elle a le mérite de bien moins ridiculiser les élèves eux-mêmes que les critères d’excellence qui les ont exclus. Loin de ces vieux carcans, les Segpa deviennent pratiquement des super-héros dotés d’un capital sympathie et de ressources quasi magiques. Le récit n’appuie jamais inutilement sur leurs défauts et fait toujours tourner ses vents vers leurs talents secrets. Par Théo Ribeton
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