Arnaud Malherbe ne parvient pas à convaincre pour son incursion dans le fantastique.
Fuyant un passé trouble, Chloé (Ana Girardot) emménage avec son fils Jules (Giovanni Pucci) dans un petit village isolé. Alors qu’elle débute sa nouvelle vie d’institutrice, elle rencontre de nombreuses personnes, plus ou moins amicales ; notamment Matthieu, un médecin au comportement étrange (Samuel Jouy). Jules, lui, semble voir d’un œil plutôt hostile l’arrivée de cet homme dans la vie de sa mère. Un mauvais présage qui prend de l’ampleur lorsque de nombreux animaux sont retrouvés morts dans la forêt et qu’une créature semble rôder autour de la maison de Chloé et de Jules.
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Après les deux très belles réussites que furent La Nuée et Teddy, la société de production The Jokers, portée par Manuel Chiche, poursuit dans Ogre son exploration du cinéma de genre en France. Exit les identités chimériques, le film d’Arnaud Malherbe opère pour sa part un détour par la mythologie du conte pour enfant. Un pari audacieux qui tourne hélas très vite au naufrage.
Rien à se mettre sous la dent
Contrairement aux précédents travaux du studio qui parvenaient adroitement à tisser un alliage entre peinture sociale et exploration du film de genre, le film d’Arnaud Malherbe est aussi inopérant sur les deux tableaux : autant sur la description sociologique des violences et la rivalité d’une certaine ruralité (qui pouvait laisser présager une métaphore de l’affaire Grégory) que sur l’écriture du fantastique.
Digérant très maladroitement ses classiques (du Labyrinthe de Pan jusqu’au rôle du médecin, caricature grotesque de Robert Mitchum dans La Nuit du chasseur) et souffrant d’une mise en scène aussi amorphe que d’une écriture fonctionnelle, le film ferait presque regretter le décorum indigeste mais au moins stylisé d’une des dernières apparitions d’un ogre dans le cinéma français (Petit Poucet d’Oliver Dahan en 2001).
Ogre, en salles le 20 avril.
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