Après les tragiques événements de Charlottesville, menés par des groupes d’extrême droite, la disparition des anciens symboles de l’Amérique Confédérée s’accélère. Comme à Portsmouth, où une pétition en faveur d’une artiste locale, la brillante rappeuse Missy Elliott fait beaucoup de bruit.
Avant que la situation ne dégénère à la mi-août à Charlottesville, des groupuscules extrémistes s’étaient déjà réunis dans le courant du mois de mai, pour manifester contre le déboulonnage prévu de la statue d’un des généraux des Confédérés. Cette manifestation s’était terminée sans heurt, ni arrestation, ni drame, à la différence de la seconde, le 14 août, dont le tragique bilan s’élève à 1 mort et 19 blessés.
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Pourtant, les opérations de démantèlement avaient déjà commencé en mai dernier, notamment à La Nouvelle-Orléans, la plus grande ville de l’État de Louisiane. Déjà, deux symboles, un obélisque et une statue de Jefferson Davis – président des États confédérés pendant la guerre de Sécession – avaient été retirés de leur piédestal. Comme le rapportait le New York Times, la police de la ville, mobilisée en nombre conséquent, assistait l’opération pour éviter toute rixe avec les quelques nostalgiques de l’époque esclavagiste présents sur place.
La culture en guise de réponse
Plus récemment, c’est la ville de Portsmouth en Virginie, portée par un de ses habitants, Nathan Coflin, qui s’est fait remarquer. Son idée est simple : remplacer une statue de l’héritage suprémaciste par une des figures phares de la ville, l’incontournable MC, Missy Elliott. Depuis le week-end dernier, on peut donc signer une pétition (juste ici), rédigée de la main de cet habitant, et relayée par le Washington Post. Pour le moment, presque 27 000 personnes ont apporté leur soutien.
Le choix de cette personnalité n’est pas anodin, bien au contraire. En plus d’être née à Portsmouth, Missy « Misdemeanor » Elliott est surtout l’une des artistes les plus respectées du rap outre-Atlantique. A la tête d’une discographie longue de six albums – presque tous gratifiés d’un disque de platine, et même d’un double platine pour son Under Construction de 2002 –, Missy Elliott cumule quelque 30 millions d’albums vendus, uniquement aux États-Unis. Ce à quoi, il faut rajouter une abondance de distinctions : 4 Grammy Awards, 15 MTV Video Music Awards, et un grand nombre de BET Awards.
Outre cette carrière exceptionnelle, et comme Nathan Coflin l’affirme dans le descriptif de sa pétition, Missy Elliott représente bien plus pour sa ville natale : “Qui de mieux, que ce héros local, pour symboliser la culture et l’esprit de notre ville ?”
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