Les trois leçons à retenir de ce premier tour qui voit qualifier Marine Le Pen (23,3 %) aux cotés d’Emmanuel Macron (28,1 %).
La leçon la plus importante de ce premier tour de l’élection présidentielle est sans conteste le fait qu’à trop de jouer dans le camp de Marine Le Pen, en lui empruntant ses thèmes et ses sujets, les politiques, de Macron à Zemmour, n’auront fait que lui donner du territoire supplémentaire : personne ne voyait qu’à force d’aller la chercher, on se retrouvait à jouer chez elle – à domicile. Zemmour aura été le meilleur directeur de campagne de Le Pen, et on dit que c’est Macron lui-même qui le souffle.
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La deuxième leçon est qu’il existe une possibilité certaine de rassembler la gauche, autour des idées d’une société différente : la percée de Jean-Luc Mélenchon est due à un rassemblement non pas tant autour de sa personne qu’autour de la possibilité de peser par la gauche et ses valeurs sur le prochain président et l’Assemblée nationale qui suivra. Oui, la gauche existe encore, mais elle est polarisée autour d’un projet de société qui n’est pas encore clairement défini, joue encore avec les extrêmes de son propre camp mais est tout de même bien présent. En résumé, sortir des accointances avec Poutine et s’arrimer à une vision politique globale, qui embarque avec elle l’écologie, le mieux-être social, l’émancipation de tous, etc.
La troisième leçon est très précisément pour Emmanuel Macron : non, il n’est pas le seul, il n’est pas l’alternative et encore moins le Sphinx qu’il s’imaginait être dans les dernières semaines. Et pour gagner, il va falloir cette fois remonter les manches, parler à tous et toutes très clairement, s’imposer à gauche, ramener la droite, et sortir du tourbillon qu’il a créé il y a 5 ans et qui a consisté à casser le paradigme droite/gauche. À force de tout ramener à lui, et gérer le pays à la façon d’une entreprise, passant tout par pertes ou profits, il a surtout repoussé les partis vers leur extrême et tout éloigné du centre. Comme l’écrivait Joan Didion : “le centre ne tiendra pas”. S’il veut gagner des voix et l’élection, il va falloir qu’il se montre au plus près de ce qu’il n’a pas encore été – humain, à l’écoute, le soufflerait en off.
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