A seulement 29 ans, elle vient d’être nommée porte-parole du parti Républicain aux Etats-Unis, et animera une émission hebdomadaire pro-Trump. Avec sa pugnacité et son calme déconcertant, l’ex éditorialiste de CNN a gravi rapidement les échelons.
De CNN à la Maison Blanche. C’est comme ça que l’on pourrait résumer le parcours de la nouvelle porte-parole du parti Républicain aux Etats-Unis. A seulement 29 ans, Kayleigh McEnany, aura la charge de remplacer son éphémère prédécesseur (il sera resté en fonction à peine 10 jours), Anthony Scaramucci. Elle fera « partie intégrante de l’engagement de notre parti pour promouvoir le message républicain auprès des Américains à travers le pays », a déclaré la présidente des Républicains, Ronna McDaniel, lundi 7 août, dans un communiqué. Malgré son jeune âge « l’expérience » de Kayleigh McEnary « sera inestimable pour le parti Républicain » qui « soutient le président Trump » et « consolide » la majorité républicaine au Congrès, a-t-elle ajouté.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Deux jours plus tôt, la jeune femme annonçait soudainement son départ de CNN, où elle officiait en tant que chroniqueuse ou éditorialiste. « J’ai beaucoup aimé le temps passé chez CNN, mais je change de rôle. Vous en saurez plus la semaine prochaine », a-t-elle simplement déclaré sur Twitter.
While I have enjoyed my time at CNN, I will be moving to a new role. Stay tuned next week!
— Kayleigh McEnany (@kayleighmcenany) August 5, 2017
Une émission de propagande pro-Trump
Avec son style combatif et policé, elle s’est surtout fait connaître ces derniers mois pour ses interventions télévisées parfois agitées. Tout au long de la campagne présidentielle américaine, elle est apparue à plusieurs reprises en tant qu’éditorialiste pro-Trump, débattant régulièrement avec des partisans du clan démocrate, ou s’écharpant avec des journalistes assez critiques envers le candidat républicain. Elle a même soutenu Donald Trump durant la bataille avec la chaîne d’info du début du mois de juillet.
>> A lire aussi : CNN accuse Donald Trump d’”encourager la violence contre des journalistes »
Pas très étonnant donc, qu’elle soit également en charge d’une émission hebdomadaire qui sera publiée sur la page Facebook de Donald Trump. C’est comme ça que les citoyens américains ont vu Kayleigh McEnany apparaître, dimanche, dans une vidéo sur la page du Président. Intitulée Weekly Update, l’émission se présente comme un journal télévisé classique, avec bandeau et musique de fond. Sauf qu’ici, les gros titres ne passent pas en revue l’information de la semaine, mais font plutôt la promo du travail réalisé par Donald Trump ces derniers jours.
Une émission qui était jusqu’ici présentée par Lara Trump, la belle-fille du président, et qui est financée grâce à des fonds destinés à la campagne présidentielle de 2020. Ici, aucune mention des tourments judiciaires de Donald Trump. Par contre, vous pouvez entendre Kayleigh McEnary vous expliquer comment le président a réussi à « augmenter les salaires des Américains » et faire décoller la croissance du pays. Une séquence vivement critiquée par l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Russie, Michael McFaul, qui l’a comparée aux chaînes d’Etat comme on peut en trouver dans le pays de Vladimir Poutine.
Wow. Feels eerily like so many state-owned channels I've watched in other countries https://t.co/dqsLEfuLj8
— Michael McFaul (@McFaul) August 6, 2017
Accrochages en règles
Kayleigh McEnary est aussi réputée pour ses saillies provocantes et ses accrochages avec certains journalistes. En février dernier, elle s’écharpait en direct avec Charles Blow, l’éditorialiste du New York Times, sur l’émission CNN Tonight With Don Lemon. « Ne faites pas ça », lui lance le journaliste alors qu’elle vient de lui toucher le bras tout en affirmant que les libéraux et les détracteurs de Trump ont de « sinistres » raisons derrière leurs critiques. Au mois de mars, elle a aussi été attaquée pour avoir diffusé une fake news. Et pour cause, elle avait affirmé à tort, que le journaliste Daniel Pearl avait été assassiné par des djihadistes en 2002, alors que le président Barack Obama était en fonction. Elle a dû présenter ses excuses, et s’est justifiée maladroitement en expliquant qu’elle voulait parler de James Foley, tué par l’EI en 2014.
Une chose est sûre : Kayleigh McEnary a gravi rapidement les échelons. Scolarisée dans une école privée catholique réservée aux filles, la jeune femme a grandi en Floride, dans un environnement très conservateur. Elle s’inscrit ensuite en droit à l’Université de Miami, puis Harvard, tout en commençant déjà à suivre la politique de près. En 2004, McEnary a été bénévole pour la campagne de réélection de George W. Bush. Elle a même fait un stage au service communication du bureau de la Maison Blanche.
« Je suis ravie de rejoindre le RNC, à un moment aussi important et historique dans notre pays« , a-t-elle déclaré dans un communiqué à l’annonce de sa nomination en tant que porte-parole. « Je suis impatiente de parler des idées et des valeurs républicaines, ainsi que d’avoir d’importantes à propos des questions qui concernent vraiment les américains à travers ce pays », a-t-elle ajouté. Adieu le journalisme à la CNN donc.
{"type":"Banniere-Basse"}