Alliant journalistes et auteurs de BD, La Revue dessinée poursuit son chemin. Alors que le numéro d’été est en kiosque, retour sur une histoire singulière mais encore fragile.
Dans la petite famille de la presse long format, La Revue dessinée a cette particularité clairement annoncée : tout se passe en dessins, en BD plus précisément. On y retrouve des reportages, des enquêtes, des portraits, mais aussi des sujets de défrichage ou des moments de pause sur un mot, une œuvre ou un fait historique.
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Le numéro de cet été (la revue est trimestrielle) ne déroge pas à la règle. Ça parle donc transhumanisme, éducation alternative en banlieue parisienne, drames migratoires en Méditerranée… Ça parle de rock et de cinéma, aussi, avec un sujet sur le groupe punk Crass et un hommage à La Femme d’à côté de Truffaut. Entre autres.
“Un regard créatif sur une matière journalistique”
“L’idée est d’assumer un regard créatif sur une matière journalistique”, synthétise Franck Bourgeron, fondateur de la revue et directeur de la publication. “On fait de l’information plutôt que de l’actualité, renchérit la rédac chef Amélie Mougey. Une revue comme ça est un travail sur le temps long. On lance des sujets plusieurs mois à l’avance, parfois un an. Il faut ensuite assurer le suivi auprès des auteurs et des journalistes.”
La Revue dessinée se place ainsi au croisement de plusieurs métiers. Il faut lancer et angler les sujets d’un côté, construire une trame dessinée de l’autre, puis tomber d’accord sur la forme narrative de l’ensemble. Tout un processus basé sur des “couples” dessinateurs-journalistes, construits en fonction “des appétits et des styles de chacun”, explique Amélie Mougey.
“Un élan vital d’expression libre”
A la base, Franck Bourgeron est auteur de BD. Il a créé La Revue dessinée face au constat, avec d’autres auteurs (Olivier Jouvray, Virginie Ollagnier, David Servenay Kris, Sylvain Ricard…), d’une “fatigue collective” dans le milieu. A l’époque, quelques initiatives se lancent, profitant de l’essor du numérique. Mais Franck Bourgeron fait le pari du papier. Et du journalisme. Le premier numéro de La Revue dessinée paraît en septembre 2013 dans “un élan vital d’expression libre”.
Depuis, la publication est une entreprise “qui va bien” malgré une “économie fragile”, dit Franck Bourgeron. Ce dernier avance le chiffre de 20 000 ventes par exemplaire, dont 6 000 abonnés. A cela s’ajoutent la publication d’un bimestriel (Topo, destiné aux moins de 20 ans) et la préparation d’une collection sur l’histoire de France (prévue à partir d’octobre). En attendant les prochains projets.
La Revue dessinée #16, 228 p., 15 €
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