Nouvelle parution d’un groupe en état de guerre dont les aphorismes en latin et le kraut guttural impressionnent.
L’imminence d’un conflit armé majeur était-elle si prégnante pour que Zombie Zombie nous gratifie d’un album aussi martial ?
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“Vae vobis ! Vae victis !”, éructe une voix robotique d’outre-tombe dès la deuxième plage, avec la puissance d’une assemblée de prêtres en pleine campagne guerrière – “Vae vobis, vae victis”, soit, traduit de la langue d’Érasme au français, “Malheur à vous, malheur aux vaincus”.
Un peu plus loin, sur le seul morceau chanté en anglais, on entend un “War is coming, can you hear it”, qui tranche avec le débonnaire Nuclear War de Sun Ra, signe que l’heure est grave.
Écrin de noirceur et de damnation
Que cette nouvelle aventure discographique du trio de morts-vivants s’inscrive dans l’imaginaire SF/gore qui a en partie contribué au succès du groupe ne fait donc pas un pli. Cinq ans après Livity (2017), le dessinateur Philippe Druillet, figure iconique du magazine Métal hurlant, signe une fois encore la pochette du disque. Mais qu’elle se love à ce point dans cet écrin de noirceur et de damnation était peut-être plus inattendu.
L’usage d’inquiétants aphorismes en latin, qui confère au disque ce ton solennel et dont le groupe se sert comme d’un support dynamique, y est pour beaucoup. Le sillon kraut guttural y est pour plus encore. De la programmation des claviers aux cacophonies free à la fin de Lacrymosa ; des clins d’œil à l’avant-garde électronique made in France sur Erebus aux solos de batterie surprenants en ouverture de Lux in Tenebris (for Samo), tous les ingrédients d’un bon album de Zombie Zombie sont donc réunis. Bonheur à nous.
Vae vobis (Born Bad Records/L’Autre Distribution). Sorti depuis le 25 mars.
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