Gros stress au micro, non-respect du règlement, mauvais timing pour les votes… Depuis le début de la nouvelle législature, inhabituellement renouvelée par la vague « En Marche! », les députés témoignent chaque jour de leur amateurisme. Florilège.
Chaque jour les députés En Marche ! nous régalent d’une scène insolite à l’Assemblée nationale. Pour beaucoup, c’est leur premier mandat, et l’exercice demande visiblement un peu d’entraînement. A tel point que François de Rugy, le président de l’Assemblée, a dû monter au créneau sur LCI ce mercredi 26 juillet pour les défendre : « Il y a du rodage et puis il y a aussi, disons-le, une forme de bizutage », relativise-t-il. Vraiment ?
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« Vous n’avez pas eu le temps d’appuyer sur le bouton ? »
Le dépucelage parlementaire a commencé dès le 6 juillet. Alors que le moment était venu de voter la prolongation de l’état d’urgence, une trentaine de députés La République En Marche (LREM) n’a pas eu le temps de procéder au scrutin. Le nombre de votant n’a alors été que de 150, et la loi a été votée. François de Rugy s’est amusé à la tribune des protestations de ses collègues : « Vous n’avez pas eu le temps d’appuyer sur le bouton ? ». Il n’était pas au bout de ses peines.
Stupeur et tremblements
La séance du 12 juillet 2017 a été éprouvante pour le député de Paris et conseiller politique de LREM Sylvain Maillard. En réponse à une question de François Ruffin sur le plan de licenciement chez Auchan, celui-ci a lu tant bien que mal une note produite par son cabinet, la main tremblante, la voix mal assurée, et finalement sans parvenir à lire jusqu’au bout…
Quand un VRP du Plan Social d'Auchan te fait une réponse de cabinet…#Tristesse pic.twitter.com/hCgXyCEsyk
— Discord Debout ! ✊🏼 (@DiscordDebout) July 12, 2017
Une question chancelante à Nicolas Hulot
Le 12 juillet, c’était au tour de Jean-Baptiste Djebarri, député LREM des Hautes-Viennes, de passer son baptême du feu avec une question à Nicolas Hulot. Très mal assurée, il faut bien le dire. 4 minutes 30 de malaise.
Le tacle d’un député LREM à « la France insoumise et consorts »…
Le député LREM Dominique Da Silva a voulu faire le fanfaron en répondant aux « députés de la France insoumise et consorts ». Mais, visiblement pas serein, sa nervosité n’a pas échappé à la caméra, et produit un effet hilarant.
https://www.youtube.com/watch?v=aJHe1bLUBFY
Un député LREM généreusement applaudi : « Je n’ai encore rien dit! »
Quand on les qualifie de « députés godillots », les parlementaires LREM se vexent. Mais il semble que parfois, ils ne font pas beaucoup d’effort pour ne pas paraître aux ordres dès que l’un d’entre eux prend la parole. Illustration avec cette intervention de Jean-Michel Fauvergue, surpris d’être applaudi alors qu’il n’a « encore rien dit! »…
Ce moment gênant ou même l'orateur d'enmarche est embarrassé par le beni-oui-ouisme de ses collègues pic.twitter.com/KWgkjLPVXT
— Ulyss (@achabus) July 6, 2017
Le calvaire de la présidente de séance (LREM) recadrée par Delphine Batho (PS)
Ce 24 juillet, la macroniste Danielle Brulebois a subi les quolibets de ses collègues, en plein examen de la loi de moralisation de la vie publique. Présidente de cette séance tumultueuse, elle a coupé court aux prises de paroles des députés quand est venu l’examen de l’amendement sur le casier judiciaire vierge pour les élus. Ce qui a provoqué l’ire de plusieurs députés, dont la députée PS Delphine Batho, qui l’a recadrée oralement. « J’ai parfaitement respecté le règlement« , a pourtant répondu, imperturbable, la présidente de séance.
Colère dans l'hémicycle quand @dbrulebois refuse de redonner la parole aux députés >> https://t.co/I4zFl2NXz0 #DirectAN #LoiConfiance pic.twitter.com/svx4WtRYBz
— LCP (@LCP) July 25, 2017
Quand LREM fait recompter les voix trois fois
Ce 19 juillet, Stéphane Mazars, le vice-président macroniste de la commission des lois, a fait revoter plusieurs fois certains amendements très sensibles pour le groupe LREM. L’amendement du gouvernement rétablissant le verrou de Bercy a ainsi été adopté après un « assis-debout » pour décompter les voix. A tel point que le PS l’a accusé de tenter d’intimider certains députés. Il s’est défendu ainsi : « Vous admettrez que je suis encore un peu novice en la matière« .
Recomptage des voix : "Je n'ai jamais eu à vivre cette situation !", s'indigne @olivierdussopt. "Je m'excuse", répond @S_Mazars #directAN pic.twitter.com/7lIc8yUIEP
— LCP (@LCP) July 19, 2017
Après trois recomptages, les députés adoptent le "casier judiciaire vierge" pour les ministres, contre l'avis de la rapporteure #directAN pic.twitter.com/V0jWEDX8O3
— LCP (@LCP) July 19, 2017
Nul doute que les prochains débats parlementaires nous réservent encore bien des surprises. A contempler avec un soupçon d’inquiétude sur un air de Cabrel : « Et ça continue encore et encore. C’est que le début d’accord, d’accord… »
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