Disparition à 71 ans de l’acteur américain, dont la carrière en dents de scie a été ponctuée de quelques rôles très marquants.
William Hurt était un acteur cultivé. Fils d’un fonctionnaire du département d’État américain, il avait, au fil des déplacements professionnels de son père, vécu une partie de son enfance en Afrique et en Asie. Il parlait couramment français (il fut un temps le compagnon de Sandrine Bonnaire, rencontrée sur le tournage de La Peste, avec laquelle il eut une fille). Après avoir commencé des études de théologie au début des années 1970, il avait finalement intégré la Juilliard School de New York (la fameuse école des arts du spectacle rendue mondialement célèbre par Fame d’Alan Parker).
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S’est ensuivie une carrière théâtrale au début des années 1980, avec une nomination du meilleur acteur aux Tony Awards en 1985, mais aussi à la télévision et au cinéma : Ken Russell (Au-delà du réel), Peter Yates (L’Œil du témoin), Michael Apted (Gorky Park), et surtout Lawrence Kasdan (La Fièvre au corps, Les Copains d’abord et Voyageur malgré lui), le font connaître auprès du grand public.
Il joue aussi dans Les Enfants du silence (1986) de Randa Haines, qui vaut à Marlee Matlin, qui tient le rôle principal du film (et dont Hurt est alors le compagnon), d’être à la fois la plus jeune actrice et la première personne sourde à remporter un Oscar.
Une carrière pleine
C’est pour son rôle d’un homosexuel emprisonné dans une geôle brésilienne dans Le Baiser de la femme araignée d’Héctor Babenco qu’il remporte prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes en 1985 et l’Oscar du meilleur acteur l’année suivante. On le voit aussi dans Alice de Woody Allen, Smoke de Wayne Wang et Un divan à New York de Chantal Akerman en 1996.
Dans les années 2000, il joue dans A.I. Intelligence artificielle (2001) de Steven Spielberg, Au plus près du paradis (2002) de Tonie Marshall, Le Village (2004) de M. Night Shyamalan. Il est nommé aux Oscars pour son rôle dans le magnifique A History of Violence (2005) de David Cronenberg. Il joue de plus en plus de rôles secondaires, mais toujours très marquants – c’est évident dans le Cronenberg.
En 2007, il interprète le rôle du père d’Emile Hirsch dans Into the wild de Sean Penn. Puis, entre 2008 et 2021, il entre dans l’univers Marvel en interprétant Thunderbolt Ross dans L’Incroyable Hulk (2008), Captain America: Civil War (2016), Avengers: Infinity War (2018), Avengers: Endgame (2019) et Black Widow (2021).
En 2018, il avait annoncé souffrir d’un cancer de la prostate. Il est décédé à Portland (Oregon) ce dimanche 13 mars.
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