Thriller paranormal sur fond de conquête spatiale, la série française peine à digérer la mythologie trop vaste qu’elle convoque mais parvient à nous accorder à la mélancolie existentielle de ses personnages.
Créée par Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe et mise en scène par Thierry Poiraud, la série Infiniti est tendue par un double dépaysement : celui, géographique, des plaines asséchées du Kazakhstan qui constituent le cadre de son récit, et l’appréhension des codes de la fiction spatiale, genre encore peu investi par les productions hexagonales (à l’exception de Missions, également produite par Empreinte Digitale).
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Cette exploration est arrimée au visage de Céline Sallette, familière aussi bien des cinéphiles qui l’auront rencontrée chez Bonello ou Téchiné que des amateur·trices de séries qui se souviennent de ses rôles marquants dans Les Revenants ou Vernon Subutex.
Mystère dans les étoiles
Elle interprète ici Anna Zarathi, une spationaute fragilisée psychiquement après avoir été écartée d’une mission à la dernière minute, et ramenée dans le giron du cosmodrome de Baïkonour lorsqu’un grave incident frappe les occupant·es de la Station spatiale internationale. Au même moment, le cadavre d’un des membres de l’ISS est retrouvé sur le toit d’un bâtiment kazakh par Isaak Turgun, un policier local désavoué par sa hiérarchie. Les deux vont s’allier pour tenter de résoudre ce paradoxe.
Les auteurs ne sont pas tant animés par la conquête d’une nouvelle frontière que par la quête de soi de personnages meurtris
Conçue comme un thriller paranormal reliant plusieurs mouvements de l’histoire spatiale – de la station Mir à la montée en puissance des lanceurs privés, de la Guerre froide aux synergies complexes du monde contemporain –, Infiniti a parfois du mal à trouver son équilibre. Desservie par des dialogues artificiels et des incohérences scénaristiques, elle peine à digérer la mythologie trop complexe qu’elle invoque.
Peu à peu, on comprend que ses auteurs ne sont pas tant animés par la conquête d’une nouvelle frontière que par la quête de soi de personnages meurtris, qui trouvent dans le mystère des étoiles une lueur d’espoir, et dont la mélancolie existentielle finit par nous émouvoir.
Infiniti de Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe, avec Céline Sallette, Daniyar Alshinov, sur Canal+.
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