Producteur de génie, déjà repéré par un label aussi pointilleux sur la question que Lex, le Californien Disflex.6 a visiblement ouvert un joli élevage de cafards et de papillons noirs en même temps qu’il bricolait les ambiances funèbres de ce cinquième album. Piano lointain, flow accablé, guitares sèches noyées dans les brumes et échos, beats […]
Producteur de génie, déjà repéré par un label aussi pointilleux sur la question que Lex, le Californien Disflex.6 a visiblement ouvert un joli élevage de cafards et de papillons noirs en même temps qu’il bricolait les ambiances funèbres de ce cinquième album. Piano lointain, flow accablé, guitares sèches noyées dans les brumes et échos, beats au bord de l’extinction, chœurs spectraux : le dance-floor, les concours de tuning et les exhibitions de musculature devront se passer de ce hip-hop vaporeux et glacial, et pourtant langoureux (les imposants Title Track ou Angel Dust).
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C’est à ce genre d’albums que l’on mesure l’immensité du territoire hip-hop américain, que l’on se souvient, médusé, des distances vertigineuses qui séparent cette intrépide agitation nord-californienne (Anticon, Quannum ) des rentiers fanfarons du gangsta-rap réglementaire. Car comme Cannibal Ox par exemple, Disflex.6 joue, dans l’esprit, nettement plus proche de Joy Division que de 50 Cent : un hip-hop qui, au lieu de faire son cinéma en Technicolor, avec ses pénibles effets spéciaux et sa frime THX, préférerait les kitchen-sink dramas, le film noir.
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