Mad River a beau chanter Fuck the Roots, on ne se débarrasse pas ainsi de racines qui enlacent comme des lianes. Mais même sous cette étreinte ferme, résolue (de PJ Harvey aux Yeahs Yeah Yeahs, plus d’une décennie de filles en pétard), les Parisien(ne)s respirent avec insolence, le torse bombé, le regard hautain. Mad River […]
Mad River a beau chanter Fuck the Roots, on ne se débarrasse pas ainsi de racines qui enlacent comme des lianes. Mais même sous cette étreinte ferme, résolue (de PJ Harvey aux Yeahs Yeah Yeahs, plus d’une décennie de filles en pétard), les Parisien(ne)s respirent avec insolence, le torse bombé, le regard hautain.
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Mad River a beau avoir piqué le titre de son album à un western crépusculaire, Seuls sont les indomptés ? où un cow-boy largué entre en titubant dans la modernité?, le trio refuse toute idée de sépia, de nostalgie. Son électricité n’est pas un 100 volts de reconstitution historique, son punk-rock n’est pas un film de costume : c’est en 2007, dans ce vaste bilan-tourbillon de quarante années de rock qu’a précipité l’invention des lecteurs MP3, que se joue cet album cultivé mais pas engoncé.
Trop de breaks cassants, trop de guitares excédées pour simuler la tension, lœurgence. Et puis cette voix, aussi charnelle que brutale, de la dangereuse Kim Ohio Fuzz : une voix qui, à elle seule, peut entraîner le power-trio de la pop la plus innocente au garage-rock le plus vicieux. La première grande voix, autoritaire et pourtant caressante, d’une nouvelle scène parisienne dans laquelle Mad River dévale en torrent, en flots ardents. Sur la rive, beaucoup d’autres groupes locaux auront l’air bien penaud et sage, avec leur bouée à tête de canard.
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