Un album exigeant, beau et (parfois trop) pur. Femme-machine. Critique et écoute.
Au quatrième album, on présente encore St. Vincent. Si la multiinstrumentiste Annie Clark creuse son sillon, au point de collaborer avec David Byrne (Love This Giant, 2012), elle reste une exception que le public d’Anna Calvi craint encore de trop approcher. En cultivant un electro-rock expérimental, l’Américaine n’a jamais choisi la facilité. St. Vincent n’échappe pas à cette règle ; il cache même un radicalisme auquel il faut se frotter avant de véritablement s’en piquer.
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Annie mouille la chemise sur les deux titres d’ouverture, aussi inventifs soient-ils, et ça n’est qu’au troisième (un Prince Johnny à la sensualité soft porn) qu’elle réussit le parfait équilibre femme/machines. A défaut d’édifier des cathédrales de chair et de sang, St. Vincent construit des ponts entre rétrofuturisme à la Laurie Anderson, pulsations chimiques que ne renierait pas Andrew Bird, accents jazz (sur le très accrocheur Digital Witness) et même new-wave (Every Tear Disappears)… jusqu’au joyau brut Severed Crossed Fingers, dont on regrette qu’il arrive si tard sur l’album. Moralité (qui vaut aussi comme mode d’emploi) : laisser infuser, Annie n’est pas une fille facile.
Concert le 29 juin à Barcelone (Primavera Sound)
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