Ce jeudi 17 février, jour du bicentenaire de la fondation de la première entreprise du groupe Bolloré, devait marquer le départ à la retraite du magnat breton. Sa rétractation a motivé diverses associations, syndicats, intellectuels et journalistes à s’unir sous l’étendard “Stop Bolloré”.
Ce mercredi 16 février, le collectif “Stop Bolloré” tenait une conférence de presse à la Bourse du travail de Paris, durant laquelle de nombreux syndicats, associations et personnalités de gauche ont accusé Vincent Bolloré – qui s’apprête notamment à racheter Hachette Livre – d’avoir bâti “un empire médiatique tentaculaire au service de ses ambitions idéologiques réactionnaires”, profitant d’un paysage médiatique subordonné par “une poignée de milliardaires”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Parmi eux, les syndicats CGT et Solidaires, les associations Attac, Maison des Potes ou le MRAP, les historiennes Laurence De Cock et Mathilde Larrère, le fondateur d’Arrêt sur images Daniel Schneidermann, l’économiste Thomas Piketty, le journaliste Taha Bouhafs ou encore Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, qui dénonce “une logique de concentration, de prédation économique, de domination politique et d’oppression idéologique”. L’avocat et membre de la Ligue des droits de l’Homme Arié Alimi juge quant à lui que “si on ne réagit pas maintenant, il sera bientôt trop tard”.
L’heure est grave
Sur le banc des accusé·es, la chaîne de télévision CNews notamment, considérée comme le tremplin de la candidature d’Éric Zemmour, qui jouissait d’une totale liberté de parole chaque soir sur le plateau de Face à l’info entre octobre 2019 et septembre 2021. “Des appels à la guerre civile” et à la “haine des musulmans” qui ont mené à une enquête (en cours) de l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ainsi qu’à deux plaintes pour “provocation à s’armer contre une partie de la population non suivie d’effet” et pour “la diffusion à des mineurs d’un message à caractère violent et de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine”.
Vincent Bolloré avait déjà fait l’objet d’une enquête relative à la concentration des pouvoirs, puisque le milliardaire breton possède déjà Canal+, CNews et C8, le groupe Prisma Media, le JDD, Paris Match, ainsi que l’agence Havas et le géant Éditis.
{"type":"Banniere-Basse"}